14 millions de films illégalement téléchargés chaque mois en France

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Plus de 450 000 fichiers audiovisuels sont illégalement téléchargés par jour, selon l’Alpa. De quoi alimenter les débats sur le projet de loi Création et Internet.

Près de 450 000 téléchargements illégaux de films sont effectués chaque jour en France. Par mois, l’étude de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) indique que ce chiffre atteint les 14 millions. Des résultats obtenus, sur une observation des cent premiers films récents (qui constitueraient 90% des téléchargements), français ou étrangers, mais dont la piste audio est en français.

L’étude technique a été réalisée par les sociétés Advestigo et Thomson sur les réseaux Peer-to-Peer de partage de fichiers les plus populaires, comme eDonkey, Gnutella et BitTorrent entre novembre 2007 et juin 2008. Un pic de téléchargement a été atteint en décembre dernier, avec un nombre de 536 000 par jour. « Nous sommes face à un phénomène majeur qui peut mettre en péril l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel. On ne s’attendait pas à de tels chiffres », a indiqué Frédéric Delacroix, délégué général de l’Alpa à l’AFP.

Bienvenue chez les ch’tis deux fois moins piraté que les films américains

Logiquement, l’étude confirme que plus un film est populaire, plus il est piraté. Pour les films français, Bienvenue chez les ch’tis, qui a fait plus de 20 millions d’entrées en salle, remporte la préférence des pirates. Il a été téléchargé 682 000 fois depuis début mars avec une moyenne quotidienne de 9800. Il faut doubler ce chiffre pour les premiers films américains qui gardent la vedette. Pour Jumper, Cleaner et Iron Man l’étude a recensé 20 000 téléchargements illégaux par jour, chacun.

Avec cette enquête, l’Alpa vient alimenter le débat sur le projet de loi « Création et Internet ». Destiné à contrer le téléchargement illégal d’oeuvres culturelles, il a été présenté en juin dernier par Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication. Il prévoit la création d’une Haute autorité de lutte contre le piratage sur Internet (Hadopi) ainsi qu’une riposte graduée à l’encontre des pirates allant de l’envoi de courriers d’avertissements à la coupure de la connexion Internet. « La piraterie des films nécessite des mesures appropriées urgentes. Le projet présenté par la ministre de la Culture peut être une solution », a d’ailleurs estimé Frédéric Delacroix en répondant à l’AFP.

Selon l’Alpa, cette étude devrait être rendue publique en septembre prochain, juste avant l’examen du projet de loi « Création et Internet » par le Sénat prévu au mois d’octobre.

Lire également : dossier spécial Vnunet.fr : « Loi anti-piratage : avis de tempête« .

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