2002, l’année du 0,13 micron pour Intel

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Avec l’arrivée du Pentium 4 à 2,2 GHz gravé en 0,13 micron, Intel confirme l’adoption de cette technologie de gravure pour ses processeurs. Outre de meilleures performances pour une consommation d’énergie toujours plus réduite, la fabrication en 0,13 micron est aussi plus économique qu’en 0,18. Mais les investissements de départ se chiffrent en milliards de dollars.

A l’occasion de la sortie du Pentium 4 gravé en 130 nanomètres (nm) – ou 0,13 micron – Bill Riley, directeur des relations publiques d’Intel en Irlande, est venu présenter à la presse française les dernières technologies de fabrication et la politique des développements futurs. Ces derniers continueront de se concentrer sur les équipements et les usines de fabrication afin « d’arriver à produire des processeurs en série et en grand nombre avec des coûts optimisés », comme le résume Bill Riley qui estime à 7,5 milliards de dollars les investissements pour 2001. En 2002, les investissement vont se poursuivre, notamment dans la mise en route de deux unités de fabrication (les fameuse « Fab ») en 130 nm aux Etats-Unis : une dans l’Oregon et une autre au Nouveau-Mexique. A raison d’environ 2,4 milliards de dollars l’usine, et sachant qu’une nouvelle taille de gravure implique un nouveau procédé de fabrication (une nouvelle usine pour ainsi dire), Intel n’a pas fini de mettre la main à son porte-monnaie s’il veut atteindre le milliard de transistors par puce d’ici 2007.

Fin 2002, au total, six usines Intel devraient produire des processeurs en 130 nm sur galettes de silicium de 300 mm de diamètre. Ces dernières permettent de produire 2,25 fois plus de puces que sur les galettes de 200 mm. Et quatre fois plus en gravure 130 nm qu’en 180 nm. Entre des besoins réduits en énergie – et en matières premières – et une diminution de la main-d’oeuvre, ces nouvelles galettes coûtent 25 % moins cher à Intel. Rappelons que la réduction de la taille de gravure permet de réduire la taille de la puce (ou d’augmenter le nombre de transistors sur une même surface) et minimise la consommation d’énergie. Le « nouveau » P4 gagne ainsi 30 % de surface et 13 millions de transistors répartis dans la mémoire cache intégrée à la puce et qui, pour l’occasion, a doublé avec 512 Ko.

Toute la gamme Intel en 130 nm

2002 sera l’année du 130 nm, tant pour Intel que pour son concurrent direct AMD qui devrait y passer dans le courant du second semestre. Ainsi, si les nouveaux Pentium 4 en 130 nm cadencés à 2 et 2,2 GHz (voir édition du 7 janvier 2002) succèdent aux Pentium III M et aux récents Celeron (voir édition du 3 janvier 2002), Intel devrait basculer toutes ses gammes vers la gravure en 130 nm. A commencer par les P4 à 1,6, 1,8 et 1,9 GHz. En toute logique, ils devraient être plus économiques à produire que leurs aînés en 180 nm. Seront-ils pour autant moins chers dans le commerce ? Rien n’est moins sûr dans un premier temps. Le fondeur se doit de rentabiliser au plus vite ses coûteuses usines.

Le P4 à 130 nm évoluera vers les 2,5 GHz avant la fin de l’année. Et le premier trimestre devrait dévoiler un P4 pour ordinateur mobile. Le Celeron montera également en fréquence mais Bill Riley n’a pas été en mesure de préciser jusqu’à quel niveau. Côté circuits logiques, Intel a annoncé un futur i845 DDR avec moteur graphique intégré prévu, lui aussi, pour 2002. N’oublions pas qu’Intel base sa stratégie de développement sur la loi de Moore (qui veut que le nombre de transistors d’un processeur double tous les dix-huit mois environ) et vise, avec l’architecture Netburst du P4, les 10 GHz avant la fin de la décennie.