4ème licence 3G : Free ne veut pas devenir un « opérateur au rabais »

Mobilité

Le DG d’Iliad respecte la décision « volontariste et pro-concurrentielle » du gouvernement.  Mais il faudra jouer en finesse en déposant sa candidature.

(photo d’archive) Maxime Lombardini, le directeur général du groupe Iliad, la maison-mère de Free, l’a affirmé lundi lors de l’émission Le Grand Journal sur la station de radio BFM : Free reste candidat à la quatrième licence 3G, dont l’appel à candidature sera lancée d’ici la fin février par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).

Auparavant, dans la même journée, le Premier ministre François Fillon avait décidé d’attribuer trois lots d’une fréquence de 5 MHz chacun pour la quatrième licence de téléphone mobile 3G. Et sur les trois dossiers retenus, l’un d’entre eux proviendra d’un opérateur considéré comme un nouvel entrant. Une scénario que Free estime intérieur. Le groupe d’accès de Xanier Niel ne cache plus son ambition de lancer son offre de téléphonie mobile low cost.

« C’est une très bonne nouvelle, et nous saluons la démarche volontariste et pro-concurrentielle du gouvernement et de l’Arcep », s’est félicité Maxime Lombardini au micro de Fabrice Lundy. Malgré tout, le directeur général d’Iliad ne pense pas que la méthode retenue des trois lots d’une fréquence de 5 MHz soit la meilleure solution. « Avec cette fréquence des 5 MHz, nous toucherons moins d’abonnés sur le réseau national, soit environ de 7 à 10 millions de clients ».

Free aurait certainement préféré avoir tout de suite accès à un lot de fréquences de l’ordre de 10 MHz. Le FAI compte maintenant sur l’attribution du dividende numérique, ce nouvel ensemble de fréquences libéré par l’extinction de la télévision analogique. Le message de Maxime Lombardini est clair : Free ne veut pas être « un opérateur au rabais ».

« Le mobile est trop cher en France »

Le candidat au titre de nouvel opérateur mobile tient en effet à entrer en concurrence frontale avec les trois ténors de la téléphonie mobile : Orange, SFR et Bouygues Telecom.

Le créneau de Free ? Proposer une offre bien moins chère que ses concurrents, voire même diviser par deux la facture de téléphonie mobile des foyers français. Ambitieux… Mais Maxime Lombardini affûte ses armes : « Nous voulons faire une offre la moins chère d’Europe. Le mobile est trop cher en en France et trop compliqué. [… ] Aujourd’hui, les tarifs ne sont pas raisonnables », estime-t-il.

Et de prendre en exemple un autre pays européen, l’Autriche, qui propose 15 heures de communications mobiles pour 30 euros par mois. Alors que, pour cette même somme, les consommateurs français n’ont droit qu’à une ou deux heures.

Mais le directeur général d’Iliad précise tout de même que Free n’entrera par sur le marché de la téléphonie mobile « à n’importe quel prix ». Toutefois, le FAI compte sur sa base de 4,1 millions d’abonnés à son offre ADSL pour les convertir à sa future nouvelle offre mobile.

La nouvelle concurrence est vue d’un mauvais oeil

Mais les opérateurs historiques ne voient pas d’un très bon oeil l’arrivée d’un quatrième opérateur sur leur niche. En décembre dernier, Martin Bouygues, P-DG du groupe éponyme, avait critiqué l’éventuelle arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile. « Si l’on veut plus de concurrence et faire baisser les prix pour le consommateur, Free serait donc déjà bien inspiré de réduire un peu ses marges sur l’ADSL avant de penser à venir sur le mobile », avait-il alors affirmé.

Et Franck Esser, le président de SFR de déclarer : « un quatrième opérateur, s’il a une couverture nationale, ne fera pas baisser les prix, qui sont déjà parmi les plus bas d’Europe. Il n’apportera pas plus d’innovation, la France étant déjà en pointe », selon des propos rapportés par Le Figaro. Quant à Maxime Lombardini, il dégaine la carte du fair-play : « Il n’y a rien de plus normal pour une entreprise d’essayer de protéger son fonds de commerce ».