4G : l’ARCEP va rabattre les cartes des opérateurs avec la bande 1800 MHz

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L’ARCEP accorde à Bouygues Telecom le droit d’étendre la 4G/LTE en puisant dans la bande de fréquence 1800 MHz jusqu’ici dédiée à la 2G. Les concurrents sont sur le qui-vive, en particulier Free Mobile.

Le cas spécifique de Free Mobile

Avec les cartes rabattues dans la bande 1800 MHz, le cas de Free Mobile est spécifique.

Le nouvel entrant dans la téléphonie mobile, qui a démarré ses activités commerciales en janvier 2012, est le seul acteur à ne pas disposer de ressources dans ce périmètre de fréquences.

L’ARCEP dresse un état des lieux sous cette forme : « Il existe ainsi une différence entre les trois opérateurs historiques d’une part, – qui sont attributaires de plus d’une vingtaine de MHz duplex chacun dans la bande 1800 MHz, actuellement réservée au GSM – et Free Mobile d’autre part, qui ne dispose pas de fréquences à 1800 MHz. »

Les enjeux sont à déterminer à l’aune des patrimoines de fréquences de chaque opérateurs mobile.

Et les analyses d’impact concurrentiel peuvent se décliner sous trois angles en fonction de la nouvelle répartition de fréquence : les opérateurs historiques et Free mobile, les opérateurs historiques entre eux et les quatre opérateurs réseaux et les opérateurs mobiles virtuels (MVNO).

Le levier du ré-équilibrage des ressources de fréquences 1800 MHz devrait  être bénéfique à Free Mobile.

« Si la bande 1800 MHz pouvait être réutilisée pour le LTE, Free Mobile serait pénalisé par rapport aux opérateurs historiques qui souhaiteraient procéder à cette réutilisation. Celle-ci dégagerait en effet une ressource supplémentaire pour le déploiement du LTE permettant d’acheminer de plus grandes quantités de trafic et d’offrir des débits plus élevés », résume l’ARCEP dans le document mis en consultation publique dans le courant de l’été 2012.

« En outre, la réutilisation par un opérateur historique de la bande 1800 MHz en LTE, combinée avec l’utilisation de ses attributions dans les bandes 800 MHz et 2,6 GHz lui permettrait de mettre en oeuvre l’agrégation de porteuses et des canalisations plus larges, permettant d’atteindre des débits pics plus élevés. Enfin, la bande 1800 MHz présente des caractéristiques physiques de propagation radioélectrique attractives par rapport à la bande à 2,6 GHz. »

L’ARCEP a donc déterminé un « dispositif cible » : répartir la bande 1800 MHz en quatre autorisations distinctes d’utilisation de fréquences en vue de satisfaire Orange, SFR, Bouygues Telecom (avec une quantité de 20 MHz duplex chacun) avec l’intégration de Free Mobile dans le « club 1800 MHz » (avec une quantité de 15 MHz duplex).

Cela passerait par des modifications des autorisations des opérateurs titulaires de fréquences 1800 MHz et l’attribution d’une autorisation pour exploiter cette bande pour Free Mobile.

Le premier assaut de Bouygues Telecom ne constitue que les prémices d’une grande redistribution spectrale susceptible à terme de façonner le paysage 4G.

ARCEP : De l’intérêt de réutiliser pour la 4G la bande 1800 MHz
Pourquoi tout ce charivari autour de la bande de fréquences 1800 MHz jusqu’ici dédiée à la 2G ? Sa réallocation en vue d’une exploitation 4G est perçue comme un levier pour lancer plus rapidement des offres Internet très haut débit mobile.Une sorte de procédure technique accélérée puisqu’un opérateur historique GSM peut s’appuyer sur l’infrastructure 2G en place (réutilisation des sites,  systèmes antennaires) pour faciliter le développement d’une couverture 4G/LTE.Mais ce n’est pas forcément la panacée : tout dépend des quantités de fréquences dont il dispose dans cette bande, du trafic 2G transitant sur son réseau (en propre ou accueilli en itinérance), et d’éventuels arbitrages s’agissant de la qualité de service qu’il fournit en 2G et 3G.

Et cette question se pose dans le cadre du contrat d’itinérance 2G entre Orange et Free qui repose justement sur la bande 1800 MHz.

Dans le cadre de la compatibilité 4G avec l’iPhone 5 d’Apple, cette bande 1800 MHz sera également précieuse pour tous les opérateurs.

Autre avantage de l’alternative 1800 MHz pour déployer la 4G selon l’ARCEP : cette technique offrirait « une flexibilité supplémentaire permettant de pallier d’éventuelles contraintes transitoires de déploiement dans les bandes de fréquences qui étaient affectées à l’origine à la 4G (800 MHz et 2,6 GHz) ».

Par contrainte, on peut évoquer des déploiements « pilotes » dans la bande 800 MHz  en lien avec l’ANFR avant exploitation commerciale.

Dernier atout mis en avant par l’ARCEP dans l’utilisation de ressources spectrales supplémentaires pour le déploiement du LTE : le renforcement potentiel des performances offertes aux clients en raison de l’augmentation de la capacité globale du réseau.

L’ARCEP précise à ce titre qu’il est possible de parvenir à « des débits pics théoriques plus élevés, grâce à la mise en oeuvre de technologies d’agrégation de porteuses ».

 

 

 

Credit photo : Shutterstock.com – Copyright : Scott Maxwell / LuMaxArt

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