4G : la population bien mieux couverte que le territoire

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L’ARCEP constate que les opérateurs déploient la 4G dans une logique de couverture de la population et non du territoire, en dépit de leurs obligations.

Conformément à l’article D.98-6-2 du code des postes et des communications électroniques, les opérateurs mobiles publient, chacun sur son site Internet, des cartes de couverture relatives à leurs services.

La fiabilité de ces informations est vérifiée par l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), qui sollicite un prestataire indépendant pour mener des enquêtes sur le terrain.

Au dernier pointage de juillet 2014, le gendarme des télécoms avait sommé SFR et Free de réviser leur copie sur le volet 4G, ayant constaté un écart trop important entre les données communiquées et la réalité.

Les deux opérateurs pointés du doigt semblent aujourd’hui avoir rectifié le tir. C’est tout du moins ce qu’affirme le régulateur dans la dernière réactualisation de son observatoire sur la couverture et la qualité des services mobiles.

D’après les mesures réalisées cette année entre janvier et avril dans une centaine de cantons répartis sur 14 départements (la liste est disponible au format PDF), les cartes publiées fin 2014 par Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free présentent un niveau de fiabilité supérieur à 98 %.

« Hormis quelques rares incohérences ponctuelles […], les services 4G étaient quasiment toujours disponibles quand les opérateurs affichaient une couverture 4G sur leurs cartes », résume l’ARCEP.

On notera toutefois que la disponibilité n’est mesurée qu’au pourcentage de communications réussies (appel téléphonique d’une minute et téléchargement d’un petit fichier) en zone déclarée ouverte.

La qualité n’est pas nécessairement évaluée en regard des usages réels du réseau, par exemple dans les transports ou à l’intérieur des bâtiments. Il est question d’imposer aux opérateurs l’intégration de ces paramètres dans leur communication commerciale, mais cela nécessiterait des évolutions des textes en vigueur.

Couverture : 80 % de la population ; 20 % du territoire

Pour représenter le plus fidèlement possible le service délivré aux utilisateurs (particuliers, entreprises, services publics), l’ARCEP tient compte, dans ses évaluations, des accords de mutualisation et d’itinérance noués entre les opérateurs.

Bilan : dans l’état actuel, les stratégies de déploiement du très haut débit mobile se concentrent sur la couverture de la population (72 % chez Orange ; 71 % chez Bouygues Telecom ; 53 % chez SFR ; 33 % chez Free).

Beaucoup moins sur le territoire (23 % pour Bouygues Telecom ; 22 % pour Orange ; 14 % pour SFR ; 3 % pour Free), alors même que l’attribution des licences 800 MHz était assortie d’obligations en la matière.

Orange, Bouygues Telecom et SFR devront en l’occurrence couvrir, avant janvier 2017, 40 % de la population dans les zones dites « peu denses », qui couvrent 63 % de la surface de la France (pour 18 % de la population).

Le contrat d’itinérance signé avec Bouygues Telecom et mis en service – pour l’essentiel – en novembre 2014 permet à SFR de prendre plus de 20 points de couverture par rapport au dernier pointage. Quant à la position de Free, elle s’explique par une arrivée tardive sur le marché mobile (janvier 2011) et l’obtention d’une seule licence, à 2600 MHz.

La 2G et la 3G couvrant désormais, selon les opérateurs, entre 97 % et 99,9 % de la population, c’est bien la 4G qui est au coeur du débat. Au palmarès des régions, c’est l’Ile-de-France qui est la mieux couverte. Suivent les agglomérations de Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Nantes, Toulouse et Strasbourg.

Crédit photo : hin255 – Shutterstock.com

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