Adblock Plus – Flattr : du partenariat à l’acquisition sous la bannière du micropaiement

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L’éditeur d’Adblock Plus met la main sur un spécialiste du micropaiement au capital duquel il était entré l’an dernier : Flattr.

Une page se tourne pour Flattr.

Cofondateur de cette société suédoise à l’origine d’un système de donation par micropaiements (et par ailleurs connu comme l’un des artificiers de la plate-forme The Pirate Bay), Peter Sunde passe le témoin à eyeo.

L’éditeur allemand, qui exploite le bloqueur de pub Adblock Plus, acquiert 100 % du capital de Flattr. Il disposait déjà d’une participation minoritaire prise l’an dernier dans le cadre d’un partenariat qui avait donné naissance à Flattrplus, du nom d’un dispositif de rémunération directe des créateurs de contenus.

Une fois leur compte ouvert, les internautes définissent un budget mensuel qu’un algorithme répartit automatiquement entre les sites visités. En contrepartie, ils n’ont pas à visionner de publicité. Au passage, eyeo prélève 10 % de commission.

Annoncé il y a près d’un an, le service est toujours en bêta, alors qu’il était initialement question d’une disponibilité générale pour fin 2016.

La fusion avec Adblock Plus – à la suite de laquelle l’équipe de Flattr restera basée en Suède, sous la houlette de Linus Olsson, associé de Peter Sunde – entraîne un changement de stratégie : finie la marque « Flattrplus », retour aux origines sous la dénomination « Flattr ».

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Algos et whitelists

Les deux sociétés restent discrètes sur le niveau actuel d’usage de leur solution. La dernière communication officielle remontant à 2011 faisait état de 100 000 utilisateurs, mais pour le Flattr de l’époque, c’est-à-dire celui qui se présentait sous l’angle de la « plate-forme sociale de micropaiements »*.

Les utilisateurs pouvaient en l’occurrence faire des dons… et en recevoir, à condition d’intégrer le module idoine sur leur forum, leur CMS, leur wiki, etc. (cf. la foire aux questions dans sa version de mai 2010).

Peter Sunde estimait alors que ce modèle représentait ce que le Web était supposé devenir à l’origine.

À l’occasion du partenariat avec eyeo, il avait confié : « La qualité du contenu sur le Web a été sacrifiée avec le modèle publicitaire. […] Si nous voulons inverser cela, il nous faut nous baser sur l’engagement des utilisateurs plutôt que simplement sur des visites ».

Le développement d’un algorithme capable de gérer cette problématique a pris plus de temps que prévu, comme Flattr l’a laissé entendre à plusieurs reprises sur son blog. Autre tâche dite chronophage : la mise en place d’une liste blanche de sites pour lesquels les micro-dons seront autorisés par défaut (principal critère d’évaluation : est-ce un site que la majorité des internautes soutiendraient spontanément ?).

* Et qui s’était distingué en 2012 en permettant à WikiLeaks de continuer à recevoir des dons après le blocage des versements par PayPal, MasterCard et Visa.

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