Alcatel-Lucent : 5000 suppressions de postes inscrits dans un « Programme Performance »

Régulations

L’équipementier télécoms Alcatel-Lucent veut trouver des sources d’économies supplémentaires. Cela passe notamment par la réduction d’effectif. La R&D serait épargnée.

La suppression de 5000 postes dans les rangs d’Alcatel-Lucent fait tâche mais elle ne surprend guère dans un secteur télécoms moribond et de la part même de l’équipementier télécoms.

Une mesure « complémentaire » de restructuration montre une nouvelle fois que le groupe ne parvient pas à relever la tête.

La spirale infernale de la « réduction de voilure » dure en fait depuis dix ans. Bien avant même le rapprochement entre Alcatel et Lucent, survenu en 2006.

20 000 postes ont été supprimés depuis la fusion. Le groupe dispose toujours d’un effectif de 76 000 personnes dans le monde.

De quoi faire réfléchir Arnaud Montebourg en tout cas.

Selon Les Echos, le, ministre du « Redressement productif » recevra Philippe Camus, Président d’Alcatel-Lucent, à la rentrée.

En raison d’une « inadaptation des coûts opérationnels », l’équipementier télécoms lance le « Programme Performance » pour « accélérer cette transformation et réduire nos coûts de 1,25 milliard d’euros d’ici la fin de l’année prochaine » selon le directeur général Ben Verwaayen.

Selon la CFDT,  la France sera affectée mais on ignore dans quelle proportion.

Seule certitude : la R&D sera épargnée.

« Dans un tel contexte, l’heure est à la fermeté, mais dans la mesure où nous parlons de suppressions de postes et de la sortie de certains contrats non rentables, nous allons utiliser le Programme Performance pour mettre toutes ces actions en œuvre de manière mesurée », commente Ben Verwaayen dans le communiqué de presse.

« Par ailleurs, nous prenons des actions plus agressives qui vont nous permettre d’améliorer notre flexibilité sur le marché tout en restant pleinement engagés au service de nos clients et en préservant notre capacité d’innovation. »

Pour le deuxième trimestre 2012, le chiffre d’affaires d’Alcatel-Lucent est en hausse de 10,6%par rapport au trimestre précédent (mais en baisse de 7,1%par rapport au deuxième trimestre 2011) à 3,545 milliards d’euros.

La marge brute s’élève à 31,7% du CA de ce trimestre.

La perte nette s’élève à 254 millions d’euros.

Par segment d’activité, l’activité IP se tient bien avec un chiffre d’affaires de  473 millions d’euros (+ 16,5% par rapport au deuxième trimestre 2011).

« Le marché des routeurs réseau IP (edge routers) continue à avoir du succès : la hausse de la demande de routeurs IP, capables de fournir une expansion de services et une différentiation s’accélère », assure l’équipementier.

Mais la croissance des réseaux IP n’aura pas suffi à contrebalancer la décrépitude des activités accès mobile (-18,7%) et optique (-16%).

Parmi les faits marquants de ce trimestre, signalons la performance sur le  marché des « industries stratégiques » (transports, énergie et secteur public) qui « a un solide carnet de commandes à la fin de ce deuxième trimestre, en particulier dans la région Amériques ».

Une étape importante sur l’accord commun avec Cassidian (branche systèmes de sécurité et de défense d’EADS) a été franchie, selon l’équipementier.

Il s’agit de développer la solution appelée Evercor (intégration des capacités de gestion de données mobiles 4G/LTE à la radio mobile professionnelle dans la bande de fréquence 400 MHz)

Signalons également la contribution d’Alcatel-Lucent dans la couverture 2G/3G du tunnel sous la Manche pour le compte d’Orange.

Moins glorieux : Alcatel-Lucent est l’un des deux équipementiers télécoms du réseau mobile d’Orange France. En qualité de partenaire de référence,  le groupe doit aussi faire remonter les informations à l’opérateur client afin qu’il analyse la panne dans le coeur réseau qui a perturbé l’activité entre le 6 et 7 juillet.

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