AlloCiné, deuxième base de données « ciné » derrière IMDB

Mobilité

Le portail de référence du monde du cinéma fête ses quinze ans. L’une des priorités consiste à se renforcer à l’international.

Quinze bougies et 29% de marge nette ! AlloCiné, créé en 1993 sous le concept d’un service de renseignements pour sortir au cinéma (avec un service audiotel), a enregistré en 2007 un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros et un résultat net de 5 millions d’euros. Le portail de référence du monde du septième art a fait le point sur ses activités à l’occasion d’une conférence de presse organisée mercredi.

Fort d’un effectif de 80 personnes, le groupe AlloCiné a gardé sa dimension multi-support : Internet, téléphone, Minitel, mobile, et presse écrite avec AlloCiné Mag distribué dans les salles. Ses activités se sont élargies au fur et à mesure : régie publicitaire (avec des clients comme Culturepub.fr et Bigpoint.fr, un site de jeux vidéo), Web agency (création de sites évènementiels comme le site du Festival de Cannes ou des Victoires de la Musique).

L’image vidéo reste une constante : outre la diffusion de bandes-annonces, AlloCiné a lancé une télé sur le Web : Tivimi.fr (une dizaine de thématiques différentes autour du divertissement). La vidéo à la demande est aussi explorée avec Zooloo Kids, qui regroupe les sept principaux producteurs français de dessin animés (Dupuis Audiovisuel, Xilam, Millimages, Monscoop, France animation, Dargaud/Marina et Ellipsanine).

Mais la pièce maîtresse du dispositif demeure ce « portail gratuit et multimédia de l’information sur le cinéma » , qui déborde sur l’univers des séries télévisées. Celle-ci devance largement ses concurrents : Premiere.fr, Commeaucinema.com, Toutlecine.com…

Renforcement dans des pays européens

« AlloCine.fr c’est 5,5 millions de visiteurs uniques et plus de 200 millions de pages vues en janvier 2008 ; c’est plus de 22 millions de vidéos diffusées par mois », affirme Claude Esclatine, un ancien dirigeant de France Télévisions qui a pris le poste de PDG d’AlloCiné en novembre 2007. « Et avec 70 000 films et 210 000 personnalités en fiche, nous sommes la deuxième base de données au monde derrière IMDB, une filiale d’Amazon », précise le dirigeant joint par téléphone.

L’audience du site couvre toutes les CSP (catégories socio-professionnelles), « même si les 18-35 ans constituent notre point fort », précise Claude Esclatine. Quelque 300 annonceurs (cinéma, automobile, services financiers, matériel high-tech, téléphonie… ) s’affichent sur ses pages et les autres supports du groupe.

Pour offrir à ses clients une approche transeuropéenne, AlloCiné a décidé de se renforcer à l’international. Lancé en juin 2005, www.allocine.co.uk n’a jamais atteint les résultats du site français. Rebaptisé Screenrush.co.uk en février dernier, il enregistrerait 4 millions de pages vues par mois et 630 000 visiteurs uniques.

A lui seul AlloCine.fr fait mieux au… Québec, puisque 660 000 de nos cousins canadiens s’y rendent chaque mois (pas pour connaître les horaires des séances en France, mais pour consulter la base de données cinématographique !). La présence en Allemagne (www.allocine.de date de janvier 2007) va être renforcée avec la création d’une filiale locale. « De même, nous devrions être opérationnels en Espagne dès ce printemps », affirme Claude Esclatine. Le nom de domaine Allocine.es appartient déjà à l’entreprise.

AlloCiné, 15 ans déjà
L’historique du portail cinéma numéro un en France est dense : Le concept a a été initié par Jean-David Blanc et Patrick Holzman dès 1993. Les co-fondateurs ont développé une approche multimédia à la fin des années 90 : Audiotel, Minitel, Internet, mobile… Un portail à forte audience qui entre dans le giron du groupe Vivendi en 2000, qui s’en débarasse trois ans plus tard. A l’époque, le portail est repris par les managers de l’époque, Bertrand Stephann (parti depuis pour AuFeminin.com) et Grégoire Lassalle, ainsi que les salariés d’AlloCiné, soutenus par le fonds d’investissement CITA (Compagnie d’Investissement dans les Technologies Avancées). En mai 2007, Tiger Global, un fonds d’investissement basé à New York et spécialisé dans les investissements Internet, est devenu le nouvel actionnaire majoritaire d’AlloCiné en rachetant une partie des actions de l’équipe dirigeante et de Cita.