Amazon Silk, le super-navigateur un peu trop curieux

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Amazon Kindle FIre tablette

Amazon a choisi d’équiper sa tablette Kindle Fire du navigateur Internet Silk, un inconnu au bataillon qui prétend étudier le comportement de chaque utilisateur pour répondre au mieux à ses requêtes. Mais la confidentialité n’est pas son fort.

Son Kindle Fire à peine dévoilé, Amazon suscite déjà les plus vives interrogations autour d’un parc logiciel majoritairement constitué de solutions propriétaires, nécessairement tributaires du succès d’une tablette qui n’arrivera pourtant sur le marché qu’au mois de novembre. En première ligne, le navigateur Internet Silk et ses fonctionnalités prédictives.

Les capacités matérielles du Fire ne posent plus guère de doutes à l’heure où le P-DG d’Amazon, Jeff Bezos, a confirmé de visu les propos écrits de TechCrunch, qui avait eu l’honneur de procéder à un test en avant-première.

En revanche, le mystère plane toujours au sujet du système d’exploitation. Réadapté à sa sauce par Amazon, Android Froyo n’est plus que l’ombre de lui-même. Le navigateur Internet traditionnel a d’ailleurs laissé place à Silk, un inconnu au bataillon, certes, mais pas si incognito.

Et pour cause : mi-voyant, mi-voyeur, ce petit nouveau laisse craindre, de par ses fonctionnalités prédictives basées sur le cloud, des atteintes à la confidentialité des internautes.

En communication permanente avec l’Elastic Compute Cloud (EC2) d’Amazon, Silk délègue au nuage le chargement de certains contenus, sur le principe de la mémoire cache et du « pre-rendering ».

La démarche sollicite d’autant moins le matériel, sans nuire à la rapidité d’exécution. Au contraire, les pages sont accessibles plus rapidement et la batterie gagne en autonomie.

Ce coup de pouce s’avère particulièrement salvateur dans l’optique de compenser, grâce à une touche d’intelligence tirée du cloud, la puissance encore limitée des terminaux mobiles actuels.

Mais Jon Jenkins prétend pousser le concept jusqu’à l’analyse du comportement de l’utilisateur au gré de ses pérégrinations sur la Toile.

Le directeur en charge du développement de Silk évoque une solution qui « prend en compte les habitudes de navigation et les préférences du mobinaute pour précharger des pages qui pourraient correspondre à ce qu’il recherche« .

Cette attitude suggestive dans la réponse aux requêtes est due à la mise en place, progressive et totalement transparente, d’un profil qui définisse au mieux chaque usager, selon des critères similaires à ceux utilisés pour proposer aux abonnés Prime des livres électroniques.

Ce qui signifie que l’ensemble des données (pages visitées, thèmes de prédilection) collectées par Silk sont transmises à Amazon, sur le modèle des cookies de Facebook.

A choisir entre révolte et fatalisme, il n’en tiendra qu’à chacun d’estimer l’intérêt de préserver ou non sa confidentialité.

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