AMD réagit à la réponse d’Intel

Mobilité

Le conflit qui oppose les deux fondeurs se déplace sur le terrain médiatique. Par voie de communiqué, AMD vient de répondre à son rival.

Le dossier de défense qu’Intel a rendu (voir édition du 2 septembre 2005) suite à la plainte déposée par AMD pour pratiques anticoncurrentielles (voir édition du 28 juin 2005 ) n’a pas plu à ce dernier. Dans un communiqué envoyé le 5 septembre, AMD estime qu’Intel cherche à noyer le poisson en focalisant sa défense sur les erreurs de stratégie de son concurrent et à éviter ainsi d’aborder les questions relatives à ses propres pratiques commerciales.

« Cette réaction n’a rien de surprenant au vu de ce qu’Intel tente de dissimuler », estime Thomas M. McCoy, vice-président et responsable des affaires juridiques d’AMD. « Or les actes d’abus d’une situation de monopole illégale ne souffrent aucune discussion. » Contrairement à son rival, AMD ne cherche pas à entrer dans les détails de la réponse d’Intel et va droit au but. Le responsable juridique de la société de Sunnyvale se contente simplement de rappeler qu’Intel est dans le collimateur des autorités de plusieurs pays. Lesquelles n’ont pas l’habitude de se lancer dans des enquêtes longues et coûteuses sur simple manifestation d’un concurrent. Autrement dit, l’intérêt que portent notamment l’Europe, le Japon et la Corée aux méthodes commerciales d’Intel constituent à lui seul un désaveu pour le père du Pentium. Du moins dans l’esprit de Thomas M. McCoy.

Des sommes artificiellement élevées

L’Europe, d’abord, ou le dossier a été réouvert il y a plus d’un an suite à une première enquête inaugurée en 2001 (voir édition du 8 juin 2004). Avec la participation des autorités nationales compétentes, notamment en France, la Commission européenne a effectué plusieurs perquisitions au sein des bureaux européens d’Intel ainsi qu’auprès de fabricants et de revendeurs de matériel informatique.

En mars 2005, la commission japonaise de la concurrence (la JFTC) a pris des mesures à l’encontre d’Intel dans le cadre de pratiques qui auraient visé directement AMD. Ce dernier rappelle qu’Intel n’a pas contesté les décisions des autorités nationales. AMD Japon en a profité pour déposer deux plaintes pour violations de la loi antimonopole contre Intel K.K., filiale japonaise d’Intel, auprès de la Haute Cour de Justice et d’un tribunal de Tokyo. Enfin, la Corée du sud s’intéresse également aux méthodes d’Intel : des enquêtes préliminaires auraient été lancées auprès de cinq fabricants d’ordinateurs locaux.

Rappelons que AMD a déposé une plainte contre son concurrent aux Etats-Unis le 27 juin dernier pour dénoncer « les mesures prises par Intel pour maintenir en toute illégalité son monopole sur le marché des microprocesseurs x86 en incitant ses clients du monde entier à ne pas traiter avec AMD », précise le communiqué. Pour Thomas M. McCoy, le consommateur est le premier perdant des méthodes du fondeur de Santa Clara. « La conduite illicite d’Intel oblige les clients et les consommateurs à payer des sommes artificiellement élevées tout en limitant leur capacité à choisir les meilleurs produits disponibles », affirme-t-il