AMD va devoir abandonner le mythe du mégahertz

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Les fabricants de puces dérivées de l’architecture x86 en sont pour leurs frais : après avoir fait croire pendant des années que le mégahertz était l’unité de mesure la plus cohérente pour évaluer la puissance d’un ordinateur, ils doivent faire machine arrière. Heureusement, Apple leur a mâché le travail ! AMD se prépare à suivre les leçons de la firme à la Pomme.

Dure vie pour les fondeurs de puces dérivées de l’architecture x86 : allez les croire quand ils vont dire, dans quelques mois, que 1,5 GHz = 2 GHz ! C’est ce qui arrive à AMD qui, fort de son nouvel Athlon à 1,5 GHz, va devoir expliquer au public que sa puce, si elle dispose d’une vitesse moins élevée, dégage plus de puissance que le prochain Pentium 4 d’Intel qui doit atteindre, lui, les 2 GHz. Mais AMD n’a pas froid aux yeux. Après des années pendant lesquelles Intel, Cyrix et lui-même ont fait croire aux utilisateurs de plates-formes PC que le mégahertz était l’étalon de l’informatique, le fondeur s’apprête à lancer une campagne marketing importante pour annoncer qu’il est possible de faire plus quand on va moins vite !

Et AMD n’est pas le seul embêté par cette histoire de course aux mégahertz : Intel, qui prépare le lancement de son processeur Itanium, va devoir se plier au même exercice ! La puce en question ne tourne pour le moment, en laboratoires, qu’à 800 MHz, très loin des sommets atteints par le Pentium, dont les prix doivent s’affaisser en prévision du lancement de ladite puce. La rééducation des clients risque de coûter cher aux fabricants de PC et aux fournisseurs de processeurs, et d’ajouter aux difficultés économiques actuelles ! En laissant croire que la vitesse faisait l’ordinateur et en omettant de préciser que les goulets d’étranglement électroniques étaient multiples, l’industrie s’est elle-même engouffrée dans une voie sans issue dont il lui sera difficile de sortir.

10 ans d’avance pour Apple, Motorola et IBM

Heureusement pour elle, d’autres entreprises comme IBM, Sun, Motorola ou Apple ne se sont pas laissé attirer par le chant des sirènes et ont déjà mis en avant les impasses soulevées par l’utilisation du mégahertz comme seule unité de comparaison des machines. L’introduction sur le marché de l’Itanium et de son architecture Risc par Intel valide les choix stratégiques faits par les autres firmes entre 1991 et 1993. Les acrobaties marketing des deux fondeurs du marché des PC tombent au plus mauvais moment : Apple, Motorola et IBM maîtrisent les technologies Risc depuis près de 10 ans et l’arrivée du logiciel système Mac OS X et de ses capacités multiprocesseurs laissent à penser que le marché devrait connaître un nouveau match reposant sur la crédibilité des solutions apportées. A ce jeu, le clan Apple dispose de plus de cartes à jouer, surtout depuis qu’elle met en avant le leurre que constitue le mythe du mégahertz. Plus dure sera la chute pour les utilisateurs qui croient encore dur comme fer dans une idéologie technologique des années 90 qui frisait la propagande !