Android, tablettes, objets connectés : quand le leader Intel redevient challenger

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Usages, terminaux, écosystèmes…Dans les sables mouvants de l’IT, le mastodonte Intel doit ré-apprendre l’agilité pour affiner sa stratégie en fonction des enjeux (bonus vidéo avec Stéphane Nègre, Intel France).

L’ère post-PC d’Apple, c’est pas le mantra d’Intel. Car le succès du fondeur s’est justement appuyé sur le PC. Et la firme désormais dirigée par Brian Krzanich considère que le marché « va rebondir ». Mais dans quel sens ? Même les appareils et les usages changent. Ainsi, Intel a fait le pari des ultrabooks face aux tablettes. Et encore, la frontière entre les deux mondes est poreuse : En 2013, 10 millions de tablettes « Intel Inside » ont été vendues et Intel espère atteindre 40 millions de ventes en 2014. Mais cela reste une petite part du gâteau (217 millions de tablettes écoulées sur 2013 selon IDC). En fait, Intel doit s’adapter aux forms factors « 2 en 1 » qui apparaissent en matière de PC hybride (PC convertibles en tablette, avec ou sans clavier détachable, comme le Transformer 100 d’Asus ou le Yoga de Lenovo).

« Il est clair que, sur le marché des tablettes, Android est aujourd’hui la plate-forme disposant des volumes de ventes les plus élevés », explique Stéphane Nègre, Président d’Intel France et Europe de l’Ouest, récemment interviewé par Silicon.fr. « Notre volonté consiste à équiper les terminaux que nous animons de tous les OS que réclament les clients, voire de proposer du multi-OS. Cette offre multi-OS, combinant Windows et Android, va d’ailleurs se multiplier sur les convertibles. »

Lors du dernier CES de Las Vegas, Intel a évoqué les objets connectés d’un côté (via son processeur Intel Edison) mais a lâché la télévision connectée de l’autre (actifs et équipés cédés à Verizon). Tout en ne perdant pas de vue que la bataille de la mobilité sera encore plus stratégique face à ARM mieux installé sur ce segment. Et qu’il faudra également composer avec l’incontournable Android (un milliard de terminaux).

Quitte à faire des infidélités à Microsoft (Windows, Windows Phone) ? Un petit symbole Wintel (raccourci de « Windows et Intel » pour souligner les liens forts) s’éteint : en mars prochain, Intel va interrompre son programme AppUp du nom de ce store d’applications pour PC sous Windows. Son lancement remontait à janvier 2010.

L’innovation « Intel-lassablement »

Les fondamentaux financiers d’Intel restent impressionnants (chiffre d’affaires de 52,7 milliards de dollars, résultat opérationnel de 12,3 milliards de dollars et bénéfice net de 9,6 milliards de dollars en 2013) mais il faudra fournir un effort sur l’effectif (5000 postes supprimées en 2014). Il existe deux piliers dans l’activité d’Intel : 33 milliards provient de l’écosystème PC (33 milliards de dollars, -4% par rapport à l’an passé) et 11,2 milliards émanent des services associés aux serveurs et data centers (+7%).

Là aussi, il faudra affiner les approches en fonction des clients. « Les opérateurs de services, des acteurs dont le métier est centré sur l’exploitation de serveurs, attendent certes des plates-formes haut de gamme, mais aussi des offres de micro-serveurs », déclare Stéphane Nègre. « Regardez OVH en France, qui dispose d’une offre haut de gamme autour des Xeon mais qui a aussi été la première société dans le monde à adopter les Atom C 2000 (nom de code : Avoton)…Récemment, nous annoncions un partenariat avec 16 opérateurs cloud mondiaux, dont trois français (OVH, Cloudwatt et Online.net) et un autre appartenant à un groupe hexagonal (Canopy, filiale d’Atos). »

Parallèlement, Il faut « intel-lassablement » poursuivre l’innovation. Sur le core business des processeurs : la transition de l’outil industriel du 22 nm au 14 nm est plus rapide que prévu et Intel travaille déjà sur une finesse de gravure de 10 nm.

De manière plus anecdotique sur le software, Intel compte également mettre l’accent sur la reconnaissance vocale avec Jarvis, qui se présente actuellement comme une oreillette qui permet à son détenteur de communiquer avec le smartphone. Nuance pourrait aider Intel dans ce type de développements susceptible de concurrence Siri d’Apple ou Google Voice Search, selon Quartz.

En complément : interview vidéo Stéphane Nègre : « La mobilité rapproche l’entreprise de ses clients » (via Silicon.fr, dans le cadre d’un partenariat avec un événement Intel)

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