Anonymat garanti pour 300 francs par an

Cloud

Zero Knowledge lance aux Etats-Unis un outil de protection de l’anonymat en ligne. Les critiques devraient pleuvoir.

Vouloir profiter de l’immensité du réseau pour naviguer en tout anonymat est un leurre. De cookies en méthodes de profilage, les outils ne manquent pas, qui permettent aux éditeurs de sites de pister les goûts de leurs visiteurs. Zero Knowledge entend gagner de l’argent en l’échange de la garantie d’anonymat qu’il propose à ses clients.

Pour 50 dollars par an, les internautes pourront utiliser le logiciel Freedom de Zero Knowledge et recevoir cinq adresses de courrier électronique anonymes. L’entreprise espère attirer 100 000 internautes en moins de trois mois. Muni du précieux outil, ils pourront accéder en tout anonymat aux sites Internet, aux forums de discussion ou au courrier électronique. Sur les traces d’Anonymizer.com, un service analogue qui s’était fait une belle publicité en proposant son service gratuitement aux Kosovars assiégés par la Serbie, Zero Knowledge assure à ses clients que personne ne pourra connaître leur véritable identité. Personne, à moins qu’une enquête judiciaire ne contraigne l’entreprise à le faire.

Alors qu’aux origines d’Internet existaient de nombreux serveurs universitaires chargés de rendre anonyme la navigation sur Internet, de nombreuses critiques dénonçant leur usage à des fins illégales (pornographie, trafics etc.) avaient contraint la plupart des sites à fermer leurs portes. Le responsable du plus célèbre d’entre eux, anon.penet.fr, avait jeté l’éponge après une commission rogatoire de la police finlandaise qui l’avait contraint à lever l’anonymat de l’un de ses utilisateurs.

L’initiative de Zero Knowledge, soutenue par les militants de la défense de la vie privée, devrait à son tour essuyer les foudres des adversaires de l’anonymat. Jason Catlett, le responsable du site Junkbusters.com qui milite pour la protection des droits des internautes, évacue d’avance la critique, rapporte le San Jose Mercury News. Il compare le concept à l’usage de l’argent liquide lors de transactions illégales: « Faut-il pour autant interdire l’argent liquide? »

Le site de Zero Knowledge