Anonymous : les cyberactivistes vont-ils faire leur coming-out en France ?

Marketing
Groupe hacktivistes Anonymous

Aujourd’hui (28 janvier), la communauté de cyberactivistes va manifester en France contre la censure multi-formes sur le Net. Focus sur le phénomène Anonymous et une semaine de folie (bonus vidéo).

Anonymous : un cyber-collectif et une marque de revendication

Comment qualifier Anonymous ? Exercice difficile. Les contours sont flous.

« Ce n’est pas un mouvement de pirates. Pas non plus du hacking d’amateurs (terme qu’ils refusent) », considère Jean-Philippe Bichard, journaliste, expert en sécurité IT (ex-Kaspersky) et animateur du blogAttypique.com.

« Anonymous appartient au 5% de cyber-attaquants que l’on peut qualifier « d’idéologique » par opposition au 95% de cyber hacker qui recherchent l’appât du gain. »

« C’est davantage un cyber-collectif, une communauté d’Internautes qui s’accroît de jours en jours au vu des causes touchées », peut-on lire dans une contribution en date du 20 janvier portant sur la coupure de Megauplaod.

« Les internautes, élevés dans la gratuité restent très attachés à leur liberté d’expression qui malgré les réseaux sociaux peut se traduire par un anonymat fondamental. Les Anonymous ont compris celà. S’ils n’étaient pas là pour le rappeler, qui le ferait ? Mais on-t-ils pour autant raison quant à la forme de leur revendication ? »

Le parti Pirate monte au créneau, considérant « qu’il n’est pas normal de traiter comme des criminels des citoyens qui manifestent pacifiquement leurs opinions, que ce soit dans la rue ou sur le Net ».

De manière plus anecdotique, L’Express a suscité le courroux de membres de la communauté Anonymous après une chronique sur iTélé jugée offensante de Christophe Barbier, le directeur de la rédaction du magazine.

« On n’aime pas bien les lettres anonymes, il faut avoir le courage d’apparaître au grand jour et de ne pas faire les coups en douce », lance-t-il un brin frondeur.

« Il faut dire à ces Anonymes qu’ils ne sont pas des Robins des bois, qu’ils ne sont pas là pour la liberté de la presse, la liberté d’expression ou la liberté du futur. Ils sont là comme des voleurs. Anonymes, vous êtes des voleurs. »

Une série de piques qui a valu une courte attaque sur le site média de L’Express dans la journée du 23 janvier.

Selon 20minutes.fr, Eric Mettout, rédacteur en chef du site L’Express, avait qualifié Anonymous de « Bande de connards! » via Twitter (même si l’attaque n’était pas revendiquée).

Une injure que le journaliste avait ensuite relativisée, estimant que seules quelques brebis galeuses avaient décidé de viser le site Web…

Globalement, la communauté Anonymous considère qu’il ne faut pas attaquer les sites médias et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter…). Mais vaut mieux se méfier de ses amis…

Participation à une attaque DoS : gare aux risques encourues
Dans une tribune diffusée vendredi à la presse, Jérémy d’Hoinne, Directeur produits chez Netasq (éditeur français de solutions de sécurité IT), rappelle la principale technique employée par le réseau Anonymous pour lancer les attaques. « Pour faire tomber de nombreux sites, les Anonymous utilisent un outil simple, mais efficace, nommé LOIC ». Acronyme de Low Orbit Ion Cannon, c’est au départ une application de test de réseau. Mais son usage peut être dévié pour des tentatives de piratage qui prennent la forme d’attaque par déni de service (DoS en anglais). Plus la communauté mobilisée d’utilisateurs LOIC est grande, plus le serveur visé risque d’être saturé rapidement. « Malheureusement, la plupart des recrues ne mesurent pas la peine qu’ils encourent à s’associer à cette démarche », constate Jérémy d’Hoinne. « Devant cette facilité à nuire, il est facile de se sentir impuissant [du point de vue des entreprises ou des organisations visées, ndlr] ».

Vidéo via Gizmodo.fr :Message d’Anonymous aux médias

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur