Anti-trust : Bruxelles pourrait condamner Intel à une très forte amende

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Le fondeur pourrait se voir condamner à payer une amende record si la Commission européenne confirme les pratiques d’abus de position dominante dont elle l’accuse.

L’Union Européenne a décidé de partir à l’assaut des pratiques commerciales illégales des grands noms du secteur de l’IT. Après Microsoft, condamné à amende en 2004 d’un montant historique de 497 millions d’euros pour avoir enfreint les règles de la concurrence, c’est au tour d’Intel de se retrouver sous le feu des projecteurs de Bruxelles.

La Commission européenne pourrait ainsi condamner le fondeur de Santa Clara pour abus de position dominante sur le marché des processeurs. La condamnation pourrait être connue ce mercredi 13 mai, à l’issue d’une réunion des commissaires de l’UE.

L’Union Européenne enquête en effet sur les pratiques commerciales du fondeur américain en Europe depuis 2000. La Commission européenne avait communiqué à Intel une première liste de ses griefs en juillet 2007, qui avait été complétée en juillet 2008. Bruxelles accuse ainsi le fondeur de pratiques anti-concurrentielles. Intel aurait, pendant une période de huit années, accorder des rabais sur ses processeurs à des constructeurs d’ordinateurs pour que ceux-ci n’utilisent pas les puces commercialisées par son principal concurrent AMD.

Une amende pouvant atteindre les 3,7 milliards de dollars

Le fondeur de Santa Clara, qui détient près de 80% du marché des micro-processeurs dans le monde, serait également soupçonné d’avoir incité les détaillants à vendre uniquement des PC équipés de processeurs estampillés Intel. En outre, la Commission européenne devra aussi déterminer si le fondeur américain a bien payé des OEM pour les convaincre de retarder, voire d’annuler, le lancement de produits intégrant des CPU fabriqués par Advanced Micro Devices.

Si, à l’issue de cette procédure, les griefs de Bruxelles à l’encontre d’Intel sont confirmés, le fondeur pourrait se voir infliger une très forte amende pouvant aller jusqu’à 10% de son dernier chiffre d’affaires mondial. Sachant qu’il a enregistré en 2008 un chiffre d’affaires de l’ordre de 37,6 milliards de dollars, le montant de l’amende que serait en droit de demander l’UE pourrait atteindre un record de 3,7 milliards de dollars, soit environ 2,7 milliards d’euros.