Anytime : la « banque FinTech » lève 5 millions d’euros avec BPCE en filigrane

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La société d’investissement Seventure Partners (rattachée au groupe BPCE) met ses billes dans Anytime, FinTech d’origine belge dont le profil rappelle Compte-Nickel.

Seventure Partners monte en puissance dans l’univers FinTech.

Moins de deux semaines après avoir officialisé un investissement de 2 millions d’euros dans le fournisseur de solutions d’identification et de signature électronique IDnow, la société de gestion filiale de Natixis (banque de financement du groupe BPCE) annonce injecter 4,5 millions d’euros au capital d’Anytime.

Compte tenu d’un apport de 500 000 euros en fonds propres, l’opération se monte à 5 millions d’euros pour la start-up dont le siège social est localisé à Bruxelles et qui dispose d’une succursale à Paris.

À l’instar d’un Compte-Nickel, Anytime se pose comme une « alternative » ou un « complément » aux banques, l’approche « 100 % digitale » lui permettant de proposer des frais moins élevés.

Alliance transfrontalière

La jeune pousse* ne dispose pas d’une licence bancaire : elle agit, à travers sa plate-forme technologique, comme un prestataire de services pour le compte de deux sociétés.

La première est un établissement de monnaie électronique agréé de droit belge. Son nom : HPME, pour « Hi-Media Porte-Monnaie Electronique ».

C’est auprès de cette filiale du groupe Hi-Media que s’effectue l’ouverture des comptes de paiement et la signature d’une convention de services de paiement.

La banque R. Raphael & Sons, de droit anglais, intervient en tant qu’émetteur des cartes bancaires associées aux comptes ; Anytime se positionnant comme distributeur, ainsi que gestionnaire administratif et technique.

En l’état, Anytime se limite à la « détention de fonds » : ses clients peuvent déposer et recevoir de l’argent sur un compte, payer par carte et émettre ou réceptionner des virements grâce à un RIB pour l’heure non nominatif.

Il est question de s’ouvrir à des services comme l’investissement, le trading, les prêts, l’assurance et le financement participatif. Mais cela se fera avec des partenaires bancaires ou FinTech.

Plusieurs briques sont sur la feuille de route pour 2017, dont la création de société, l’affacturage et l’achat de devises étrangères. Elles s’ajouteront à ces fonctionnalités déjà présentes que son le transfert d’argent et la création de cagnottes.

Des étudiants…

Au-delà de l’aspect banque, il faut percevoir l’offre « clés en main », qui vise aussi bien les particuliers (notamment les étudiants) que les entreprises, y compris sous la forme d’une API exploitable en marque blanche.

Le ticket d’entrée est fixé à 3 euros TTC par mois (ou 27 euros par an) avec la formule à destination des particuliers, basée sur une carte Visa internationale à débit immédiat et à autorisation systématique.

Il faut prêter attention aux frais supplémentaires associés aussi bien aux retraits d’espèces en et hors zone Euro (2 euros par opération) qu’au paiement en devises étrangères (2,5 % de commission), au rechargement du compte par carte ou par PayPal (3,8 % prélevés ; c’est gratuit pour le virement, mais les fonds n’arrivent que sous 2 ou 3 jours), le service client par SMS (20 centimes l’unité) ou encore les transactions refusées pour solde insuffisant (0,50 euro par opération).

Sur ce dernier point, il n’y a effectivement ni agios, ni commissions d’intervention : on ne peut dépenser que les fonds disponibles sur le compte. Anytime le met en avant dans sa communication à destination des plus jeunes, auxquels une formule est dédiée, sur la base de l’offre « Particuliers », avec une application mobile pour les parents.

On consultera les CGU et la FAQ pour davantage d’informations sur les frais applicables aux différentes opérations, les plafonds, ainsi que la franchise de 60 euros en cas de transactions non autorisées avec une carte perdue ou volée ou d’utilisation frauduleuse si les informations personnelles liées à la carte n’ont pas été conservées de manière sécurisée.

…aux experts-comptables

Que ce soit dans ses dernières annonces ou sur ses pages de réseaux sociaux, Anytime met généreusement en avant la disponibilité d’une MasterCard. Ce n’est vrai que pour les entreprises, qui partent sur un tarif de base plus élevé (9,50 euros par mois), mais avec un panel de services plus large.

En tête de liste, la possibilité d’acquérir, pour 79 euros, un terminal de paiement électronique qui se connecte à un smartphone en Bluetooth ou via le port audio, pour accepter les règlements par carte (1,7 % de commission par transaction ; 3,8 % pour les paiements réalisés sur Internet), avec des fonds disponibles à J+4.

Là aussi, on surveillera les frais appliqués aux retraits d’espèces (0,75 %) comme aux paiements en devises autres que l’euro (2,99 %), en sachant que les plafonds sont relevés par rapport à l’offre « Particuliers », que ce soit sur le solde maximum autorisé sur la carte ou le montant maximal par rechargement.

Le pack comprend également une gestion des notes de frais avec fourniture d’un relevé de TVA. L’offre est proposée séparément aux experts-comptables : l’ensemble des transactions bancaires et autres données de paiement sont transformées en écritures comptables et intégrées dans le logiciel de production.

* Damien Dupouy et Thierry Peyre ont fondé Anytime en 2012. Ils avaient, auparavant, créé MobileTrend, spécialiste du micropaiement par SMS, tombé dans le giron de Hi-Media.

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