AOL forcé d’ouvrir sa messagerie instantanée ?

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Selon le Washington Post, AOL pourrait être contraint d’ouvrir sa messagerie instantanée à au moins un de ses rivaux pour se voir autorisé à la déployer sur les réseaux de Time Warner. Une condition à la fusion des deux géants qu’imposerait la FCC, l’autorité américaine de contrôle des télécommunications, dont le feu vert pourrait donner naissance à AOL Time Warner avant la fin de l’année.

Dernier passage obligé avant la fusion d’AOL et de Time Warner : la Federal communications commission américaine (FCC). Après l’accord de la Federal trade commission (FTC) la semaine dernière (voir édition du 15 décembre 2000), il ne reste plus aux deux géants qu’à satisfaire les conditions de cette autorité de régulation des télécommunications. Or, selon un article du Washington Post daté du 16 décembre, la FCC a déjà rédigé un projet de rapport (draft). Des recommandations que les cinq commissaires auraient entre les mains et qui auraient été fournies aux intéressés. Selon le Washington Post, qui cite des sources non précisées, la FCC demanderait à AOL d’ouvrir son application de messagerie instantanée (AIM, pour AOL Instant Messenger) à « au moins un de ses rivaux ». Ceci comme condition préalable à tout déploiement de sa solution sur les réseaux de Time Warner.

La concurrence s’agite

Depuis de longs mois, une campagne active est menée par les concurrents d’AOL sur la messagerie instantanée, au premier rang desquels on retrouve Microsoft MSN Messenger et Yahoo Messenger (voir édition du 27 juillet 2000). Si AOL est considéré comme le leader, ses concurrents le talonnent quand même (voir édition du 17 novembre 2000). Dans un document adressé aux avocats d’AOL et de Time Warner, Royce Dickens, deputy chief au bureau des services du câble de la FCC (le bureau chargé d’examiner la fusion), demande confirmation des propos de Gerry Levin, président de Time Warner. Fin juin, à la question de savoir quelle serait la propriété d’AOL possédant le plus de valeur, ce dernier aurait répondu que la possession « numéro un » d’une fusion AOL Time Warner serait la messagerie instantanée. Ce sont des propos rapportés par la concurrence qui assure qu’il aurait ensuite décrit la messagerie instantanée comme étant encore à un stade embryonnaire, avec des fonctionnalités comme la détection de l’état de l’internaute (en ligne, occupé, absent, etc.) offrant des perspectives de profit énormes. Gerry Levin aurait aussi assuré que la messagerie instantanée irait beaucoup plus loin que ses capacités actuelles…

Face à cela, AOL réplique par son cabinet d’avocats, notamment au travers d’un document (disponible au format pdf) qui cherche à montrer qu’une ouverture de sa messagerie instantanée ne serait pas forcément une bonne chose pour la concurrence. Reste qu’AOL devra faire face aux exigences de la FCC. Le Washington Post précise qu’elle pourrait avoir le choix entre ouvrir son AIM à au moins un concurrent ou adopter un standard qui permettra ensuite à toutes les messageries instantanées d’atteindre l’interopérabilité tant attendue. C’est ce à quoi assure s’atteler l’IETF (Internet engineering task force), qui en août avait déjà rejeté une proposition d’AOL (voir édition du 7 août 2000).

Pour en savoir plus :

La page des services du câble de la FCC sur la fusion AOL Time Warner