AOL inaugure à son tour l’ADSL 2+

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Le fournisseur rattrape son retard sur la concurrence tout en enrichissant ses offres bas débit d’un forfait téléphonique.

Dans la course aux nouvelles offres d’accès Internet de la rentrée, AOL est parti le premier. L’annonce de son offre ADSL 2+ permet au fournisseur d’accès (FAI) de rattraper son retard sur la concurrence. Il était en effet le dernier FAI, avec Alice/Télécom Italia, à ne pas proposer l’ultra haut débit. Et pour cause : en vertu des accords passés avec l’opérateur Cegetel (désormais Neuf Cegetel, voir édition du 16 août 2005), AOL bénéficie des innovations mises en place par son fournisseur de réseau mais avec un décalage de plusieurs semaines. Cegetel ayant lancé son offre ADSL 2+ au printemps (voir édition du 12 avril 2005), AOL peut à son tour la commercialiser.

Les nouveaux abonnés, comme les clients actuels, peuvent désormais bénéficier de 18 Mbits/s en réception et 800 Kbits/s en émission. Il s’agit de débits crêtes exprimés selon le standard IP (Internet Protocol) qui correspondent dans les faits respectivement aux 20 et 1 mégabits ATM avancés dans les offres concurrentes. « En effet, le débit IP est le débit effectivement disponible pour l’abonné, par opposition au débit ATM qui est un débit théorique configuré dans le réseau de l’opérateur », précise le fournisseur d’accès dans son communiqué. Comme d’habitude, le service est réservé aux internautes situés en zones dégroupées et éligibles à l’ultra haut débit (c’est-à-dire ceux situés à moins de 2 kilomètres environ du répartiteur de l’opérateur).

L’ADSL 2+ d’AOL est proposé pour 19,90 euros par mois. Un prix qui s’applique également aux accès ADSL à partir de 2 Mbits/s tandis que les moins exigeants en termes de débits peuvent opter pour une offre à 1 Mbit/s (et 128 Kbits/s en émission) pour 16,90 euros mensuels dans les zones dégroupées. L’offre n’est soumise à aucune durée d’engagement. Mais il faudra compter 49 euros de frais de résiliation quelle que soit la durée d’abonnement. Les frais d’accès restent, eux, offerts jusqu’au 30 septembre. Quant aux modems ADSL compatibles ADSL 2+, ils sont commercialisés 59,90 et 119,90 euros selon qu’il s’agit d’un modèle filaire (le Thomson Speed Touch 536) ou Wi-Fi (le Sagem Fast 1500 WG). Ce dernier étant en promotion à 79,90 euros jusqu’au 4 octobre. Incompatibilité oblige, ces nouveaux modems sont indispensables aux abonnés ADSL qui souhaitent pouvoir bénéficier de l’ADSL 2+. La migration n’est d’ailleurs pas automatique : les personnes intéressées devront en faire la demande auprès du service clientèle, l’activation des nouveaux débits s’effectuant en quelques heures sans interruption de service.

Ces offres sont conditionnées par la présélection téléphonique auprès de l’opérateur Cegetel. En cas de refus, la facture s’alourdit de 5 euros par mois. Ce qui présente peut d’intérêt d’autant que l’offre téléphonique reste souple. AOL propose soit un mode de facturation à la consommation, soit une offre de téléphonie illimitée vers les postes fixes en France pour 15 euros par mois, en plus de l’abonnement ADSL. A noter que toute souscription au forfait « ADSL + téléphone illimité » avant le 30 septembre bénéficie du tarif unique de 29,90 euros/mois jusqu’au 31 décembre 2005.

Rappelons que pour les internautes qui n’ont pas la chance d’habiter dans une zone dégroupée, c’est moins bien et plus cher. Ils bénéficient, au mieux, de 4 Mbits/s (débits IP) pour 34,90 euros. Des tarifs élevés proches de ceux de Wanadoo qui, hors période promotionnelle, facture les 8 Mbits/s à 39,90 euros par mois. La comparaison n’est pas sans fondement dans la mesure où AOL emprunte le réseau de France Télécom pour servir ses clients non dégroupés.

Ces offres, qui intègrent une panoplie d’outils de sécurité (antivirus, antispam, firewall, contrôle parentale) et de services (AIM audio et vidéo) à travers le logiciel AOL 9.0, devraient séduire les abonnés bas débit qui souhaitent migrer vers l’ADSL. Sur le 1,2 million d’abonnés que compte AOL en France, la moitié seraient encore en bas débit. L’extension du réseau de Cegetel attendue par la fusion avec Neuf Télécom devrait, dans les mois qui suivent, augmenter le nombre d’abonnés bas débit éligibles à l’ADSL dégroupé.

Il n’en reste pas moins qu’AOL continue d’enrichir ses forfaits bas débit en calquant la recette appliquée à l’ADSL (voir édition du 27 juin 2005). Le FAI associe aujourd’hui ses offres de téléphonie « à la seconde » et « illimité » à ses accès bas débit avec des tarifs qui vont de 4,90 euros pour 5 heures de connexion Internet par mois à 19,90 euros pour 100 heures. Tarifs auxquels il convient donc d’ajouter les 15 euros par mois pour toute souscription à l’offre de téléphonie illimitée. A noter que, couplé au téléphone illimité, le forfait 60 heures (à 16,90 euros) sera facturé 29,90 euros au lieu de 31,90 euros. Il n’y a pas de petites économies.