AOL touché par une hémorragie d’abonnés

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Le fournisseur d’accès du groupe Time Warner accuse une perte de 2,7 millions d’abonnés sur un an, dont 80 000 en Europe.

2,7 millions d’abonnés perdus en l’espace d’un an, dont 2,6 millions sur le territoire américain. Les accès Internet ne font décidément plus recette chez AOL qui ne comptait plus que 27 millions de clients, au 30 juin dernier, dont 77% aux Etats-Unis. En chute de 9% sur un an, cette activité plombe même les résultats trimestriels du fournisseur d’accès qui accusent une baisse de 3,7% sur un an, à 2,1 milliards d’euros.

Et la situation d’AOL n’est pas meilleure en Europe. A la fin du deuxième trimestre, le groupe américain enregistrait 6,2 millions d’abonnés sur le Vieux Continent, soit 80 000 de moins qu’un an plus tôt. Présent au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, il revendique 600 000 clients haut débit sur ce dernier marché.

Progression des revenus publicitaires

Toutefois, toutes les activités d’AOL ne sont pas dans le rouge. Les revenus publicitaires du groupe progressent, en effet, de 45% sur la période. Ses revenus sont d’une part générés par la régie publicitaire Advertising.com, acquise par AOL en juin 2004, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 60 millions de dollars entre avril et juin dernier. Ils proviennent également du portail AOL.com, qui a notamment réalisé 30 millions de chiffre d’affaires à partir des liens sponsorisés.

Ces résultats laissent présager le succès de la nouvelle stratégie du fournisseur d’accès qui permet dorénavant à tous les internautes, et non plus seulement à ses abonnés, d’accéder à AOL.com et à la plupart de ses services en ligne. Déterminé à concurrencer Google, Yahoo et MSN, AOL multiplie depuis quelques mois les lancements de nouvelles fonctionnalités sur son portail (voir édition du 29 juillet 2005).

3 milliards pour en finir avec les procès

Mais pour l’heure, un problème d’une toute autre nature mobilise le fournisseur d’accès et sa maison-mère Time Warner. Le groupe média souhaite en finir une bonne fois pour toute avec les poursuites judiciaires engagées à son encontre par les actionnaires et les employés d’AOL et de Time Warner, au moment de la fusion entre les deux sociétés, fin 1999. Il a ainsi retiré de sa trésorerie 3 milliards de dollars qu’il entend utiliser pour mettre un terme à toutes les affaires pénales en cours, à coûts d’arrangements à l’amiable.

Cette opération financière pèse sur les résultats trimestriels de Time Warner qui accuse une perte nette de 321 millions de dollars au deuxième semestre, contre un bénéfice de 882 millions un an plus tôt. Une perte toutefois compensée par la bonne santé affichée par Time Warner Cable. Le cablo-opérateur enregistre, en effet, un chiffre d’affaires de 2,4 milliards sur la période, en progression de 11% sur un an. Il compte désormais 4,3 millions d’abonnés haut-débit, soit 201 000 de plus qu’au trimestre précédent. Parmi ses clients, 614 000 ont souscrit à son offre de téléphonie sur IP.

Advertising.com rappelé à l’ordre par la FTC
La Federal Trade Commission a rendu public une plainte lancée contre Advertising.com et l’arrangement trouvé entre les deux partis. Elle reproche à la régie publicitaire d’avoir distribué gratuitement des logiciels anti-spyware, sans prévenir les utilisateurs qu’ils devraient subir, en contre partie, l’affichage de pop-ups. La filiale d’AOL, qui ne distribue plus ces programmes depuis 2003, a néanmoins accepté d’informer clairement les utilisateurs sur cette pratique pour éviter de traîner l’affaire en justice. A la fin de l’année dernière, Advertising.com a cessé de commercialiser les espaces publicitaires de certains éditeurs de logiciels, notamment Claria qui envisage de remplacer, dans ses utilitaires, l’affichage de pop-ups par des liens sponsorisés (voir édition du 2 août 2005).