Apple adopte l’AAF, espéranto du multimédia

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Le format d’édition avancé AAF (Advanced Authoring Format), développé par Avid et proposé en format ouvert depuis 2000, vient d’être adopté par Apple à l’occasion de l’IBC, l’International Broadcasting Convention. AAF se présente comme le futur de l’échange de données multimédias.

C’est très discrètement que vient de se réaliser une révolution de palais dans le petit monde de la création de contenus audiovisuels : Apple a adopté un format de données Open Source, intitulé AAF (pour Avanced Authoring Format ou format d’édition avancé). « AAF nous permet d’échanger des matériaux (numériques) avec tous les autres produits. Il nous sera très important alors que nous allons développer notre part de marché dans cette industrie », a indiqué Dave Edwards, le directeur marketing produits des applications professionnelles, à l’occasion de la signature de l’adoption de l’AAF par la firme à la pomme à l’occasion de l’International Broadcasting Convention (IBC) 2002 aux Pays-Bas. « Il est critique pour Apple de jouer un rôle prépondérant dans le processus de production et de post-production, et AAF est le futur de l’échange de médias », a quant à lui indiqué Bill Hudson, le responsable d’Apple pour les systèmes professionnels. L’interopérabilité ne sera toutefois pas rapidement intégrée dans Final Cut Pro : pour le moment, seul le fonctionnement dans Mac OS Classic est envisageable. Les seuls kits de développement logiciels disponibles le sont sous Mac OS 8 et 9, et pas sous Mac OS X.

Une jungle de formats

Reste qu’il s’agit pour Apple d’un pas très important car, avec AAF, disparaissent les problèmes de solutions propriétaires, endémiques dans les métiers de l’image et du son. « Les nouveaux venus dans l’industrie sont à la base du développement de l’AAF. Ils avaient du mal à croire qu’il était si difficile d’échanger des fichiers multimédias. C’était comme s’il y avait des îlots d’interopérabilité et rien d’autre », souligne de son côté Mark Horton, le directeur marketing d’AAF. SGI aussi a annoncé son engagement sur l’AAF, montrant la très rapide adoption de ce format issu des travaux d’Avid.

Depuis l’année 2000, une association éponyme se charge de promouvoir ce format. Sur le principe, le format de méta-données s’appuie sur les informations relatives à un contenu, appelé essence, et qui est composé d’images, de graphiques 2D ou 3D, d’effets spéciaux, de vidéo, d’audio… Là où le format fait très fort, c’est qu’il est en mesure d’inclure des méta-données propriétaires et ainsi de réaliser un mélange de méta-données, permettant de poursuivre un même travail d’authoring sur plusieurs plates-formes et logiciels, sans se soucier de l’origine des fichiers. Cette polyvalence est très attendue par les professionnels qui jonglent avec les données numériques.

Un outil important pour le cinéma de nouvelle génération

Un premier long-métrage s’est déjà appuyé sur l’AAF, c’est le Vidocq de Pitof (voir édition du 19 septembre 2001), réalisé en partie sur PowerMac G4. Mais l’adoption du format par Apple devrait permettre de briser les murs numériques qui empêchent la libération de la créativité et surtout d’une haute productivité lors des phases de post-production. A l’IBC, l’association de l’AAF a indiqué vouloir dévoiler un conteneur de méta-données capable d’encapsuler des fichiers médias comme QuickTime ou tout autre média, afin que ceux-ci soient partie intégrante du système de méta-données AAF. Une technologie complexe, qui devrait libérer les énergies des métiers du cinéma.