Apple change de stratèges pour l’éducation… aux USA

Mobilité

Vaste jeu de réorganisation pour Apple sur son secteur clé : l’éducation. Steve Jobs a renforcé ses équipes, modifier leur encadrement et relancé la participation de la firme à des programmes de recherche dans ce domaine au niveau international. Une modification en trois actes qui s’appuie sur des personnalités fortes dans chaque cas, même s’il faut aller les chercher en dehors d’Apple. Des changements qui auront essentiellement des répercussions dans les pays anglo-saxons.

Le secteur de l’Education reste pour Apple un de ses plus forts contributeurs… aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons. En Europe, le succès est plus mitigé, avec une bonne présence dans certains pays, comme la Belgique ou le Royaume-Uni et un « peu mieux faire » dans d’autres, comme la France. Pour résister à la forte concurrence américaine, Steve Jobs a réorganisé ce qui constitue sa plus grosse équipe de vendeurs : 600 personnes se chargent des ventes au secteur. La semaine dernière, près de 750 personnes appartenant aux ventes et au marketing ont été regroupées dans une business unit. L’objectif : obtenir une plus grande cohésion et sans doute faire progresser fortement la présence d’Apple face à son plus fort concurrent aux Etats-Unis : Dell.

Pour ce faire, Jobs a demandé à un vétéran de reprendre du galon : John Couch, responsable du Lisa, le premier ordinateur à interface graphique sorti des lignes de production d’Apple, juste avant le Macintosh. John Couch, c’est « monsieur 1 milliard ». Il s’agit du directeur général qui a fait passer les ventes d’Apple de 7 millions à plus d’un milliard de dollars au début des années 80. Steve Jobs lui-même lui attribue le mérite de l’évolution d’Apple au moment où l’entreprise passait du stade de la PME au stade de la multinationale ! Autant dire qu’il en attend beaucoup. Aujourd’hui, à plus de 50 ans, Couch se voit donc attribuer un nouveau défi : transformer le secteur de l’éducation d’Apple pour assurer la reconquête de ce que la firme considère comme son pré carré. Il faut dire qu’Apple s’est pris les pieds dans le tapis en 2000 à l’occasion de la réorganisation ratée opérée par Mitch Mandich. Depuis, la réintroduction de nouveaux matériels comme l’eMac (voir édition du 29 avril 2002), ou de solutions comme celles tournant autour de l’iBook, ou découlant du rachat de PowerSchool, ont fait reprendre pied à la firme. Mais le but est surtout de rester leader…

Un labo de recherche sur l’éducation

Dans le même temps, Apple se réengage dans la recherche sur l’éducation, un domaine où la firme excellait jusque dans les années 90 et d’où elle s’est plus ou moins désengagée. La firme s’est engagée avec Ultralab, une entité de recherche en éducation basée en Nouvelle-Zélande. Apple a déjà créé une joint venture de ce type en 1994. Le but de cette entité, assistée par des écoles et des universités, est de travailler sur des projets affectant les stratégies d’apprentissage. Il s’agit d’un humble retour d’Apple dans ce domaine, où les progrès se réalisent sur le long terme. Les incursions précédentes de la firme, qui va financer cet Ultralab de seconde génération, avaient débouché sur des bases de connaissance très importantes pour les écoles. Un des débouchés des travaux menés par les universitaires en conjonction avec Apple est le projet Spinalot dont certaines idées ont été reprises sur le site promu par Oracle Think.com, auquel participe justement Ultralab et qui permet de faire participer jusqu’à 100 millions d’élèves sur des projets communs ! De véritables bouillons de culture qui doivent faire progresser l’éducation et l’apprentissage, et qui sont orchestrés en partie par le spécialiste anglais du domaine : Stephen Heppell, déjà connu d’Apple. Les retombées pour elle ? Pas immédiates. Et la transmission des avancées réalisées pourrait bien n’être utile que dans les pays anglo-saxons et pas en France. A moins que certaines de nos écoles participent aussi aux réflexions en se rapprochant d’Ultralab. Qui sait ?