Apple en 2003 : cap sur les professionnels ?

Mobilité

L’année courante sera-t-elle celle des professionnels pour Apple ? C’est en tout cas ce que laisse présager la firme : depuis janvier, les machines de ce segment sont à l’honneur et cet intérêt ne semble pas devoir se tarir de sitôt. Témoin, la sortie du Xserve node.

2003, année du portable ? Ou 2003, année des professionnelss et des entreprises ? La question mérite d’être posée alors qu’Apple vient à nouveau de mettre en vente une machine à destination des entreprises, le XServe node. La Pomme devrait poursuivre sur cette lancée pendant ces prochains mois, même si quelques machines ou services à destination du grand public semblent également dans les tuyaux. Mais en période de vaches maigres, comme celle que le secteur de l’informatique traverse actuellement, c’est sur les marchés rentables que les constructeurs trouvent les réserves pour survivre. Et la stratégie d’Apple semble parfaitement coller à ce schéma puisqu’elle s’est principalement attaquée à deux marchés aux potentiels particulièrement porteurs en ce moment. D’abord les portables, où elle propose les machines les mieux équipées et les plus compactes de leur catégorie. Ensuite les serveurs 1U, avec le lancement en ce début de semaine d’une version dédiée au clustering (voir édition du 19 mars 2003). Un marché dont il se dit que la taille et le chiffre d’affaires vont augmenter d’ici à 2005 et qui a pour la Pomme l’avantage d’être encore particulièrement fragmenté. Dell y détient la première place avec 65 millions de dollars de revenus, talonné par IBM (60 millions de dollars) et HP (48 millions de dollars). Et justement, ces trois-là ne représentent que 34 % d’un chiffre d’affaires qui s’élève à 508 millions de dollars, selon l’institut de recherche IDC. Les clusters les plus importants, comme celui du laboratoire Lawrence Livermore, font travailler en parallèle jusqu’à 2 304 processeurs répartis dans plusieurs milliers d’ordinateurs. Autant dire que les différentes déclinaisons du Xserve ont leur chance, surtout que les performances du PowerPC s’avèrent supérieures dans le cas d’applications de calculs hautement intensifs – et notamment en virgule flottante, où le G4 obtient des résultats impressionnants. Une étude de juillet 2000, toujours d’actualité et réalisée par la Nasa (voir édition du 14 mars 2002), a permis une comparaison entre les capacités de calcul du G4 à 500 MHz et celles de ses concurrents. Le processeur de Motorola a alors démontré son aptitude à traiter plus d’instructions par seconde.

Un successeur pour le Power Mac

Les pronostics vont bon train sur les prochaines machines professionnelles d’Apple. Evidemment, le renouvellement du PowerBook 15 pouces paraît acquis, même si sa date de commercialisation reste une énigme. C’est bien sûr le remplaçant supposé du Power Mac qui aiguise le plus l’intérêt des observateurs. Les rumeurs les plus variées circulent désormais sur le Web : sa carte mère entrerait bientôt en production, l’appel d’offres pour la fabrication de son boîtier pourrait avoir été lancé, et il est fort probable qu’Apple externalise la production de ce prochain Mac à Taïwan, où elle fait déjà réaliser une bonne partie de ses machines. Autant d’éléments qui, s’ils ne sont pas confirmés par Apple, tendent à démontrer que la firme entend bien fournir des machines à moindre coût à ses usagers, ou plus précisément avec un rapport puissance/prix suffisamment attractif pour qu’il suscite l’envie et réponde aux nécessités de productivité et de retour sur investissement des entreprises. L’adjonction de technologies comme un processeur 64 bits, Bluetooth, Airport Extreme ou FireWire 800 participe de ce raisonnement.

Cette stratégie fonctionne d’ailleurs déjà avec l’actuelle gamme de portables professionnels, qui ne laissent pas indifférents les acheteurs potentiels. Les différents PowerBook (voir édition du 9 janvier 2003) auraient connu, selon Apple, un renouveau de la demande depuis le lancement des deux derniers modèles. D’aucuns auront retenu de la bouche de Fred Anderson, le directeur financier de la firme, lors de ses dernières interventions, qu’il reconnaissait que le rapport prix/performance du Power Mac avait plombé ses ventes. Aux analystes financiers, Anderson a précisé que des mesures « agressives » allaient être prises pour corriger ce point. Cette remarque ne signifie pas nécessairement que le prix du Power Mac de base sera plus faible, mais on peut s’attendre à ce que la puissance et les fonctionnalités soient largement améliorées. Au final, tout laisse à penser que cette année, ce sont surtout les professionnels qui profiteront d’efforts de la part du constructeur de Mac. Pour le grand public, il faut croire que l’attente durera jusqu’à la fin de la guerre en Irak et le début d’une éventuelle reprise…