Apple mène la bataille de l’éducation… aux USA

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Cheryl Vedoe, la responsable éducation de la firme à la Pomme, a repris point par point l’argumentation qui consiste à considérer que sa firme n’est pas adaptée au système scolaire. « Chez Apple, l’éducation est dans nos gênes », a-t-elle affirmé. Vedoe en Zorro de l’informatique à l’école aux USA ? En France, les solutions Apple ne sont pas encore forcément au point.

Apple est prise en embuscade depuis près d’un an sur le marché où elle est le plus présente (voir édition du 22 janvier 2001) : l’éducation. Aux Etats-Unis, il s’agit d’un véritable champ de bataille où Apple, qui est la référence traditionnelle du secteur, se fait malmener par le texan Dell, dont les solutions peu onéreuses et « compatibles » attirent les établissements scolaires. Le responsable Education de la firme texane a récemment tâché de démontrer que la première place d’Apple était menacée par le temps (voir édition du 18 juin 2001), les nouvelles générations de profs n’étant pas aussi sensibles à son apport. La réponse de Cheryl Vedoe, la VP (vice-présidente) chargée des solutions Apple, ne s’est pas fait attendre : interrogée la semaine dernière par MacCentral à l’occasion du NECC, le plus gros salon de l’enseignement américain, elle a remis les pendules à l’heure en précisant la place centrale de PowerSchool (voir édition du 2 mai 2001), récemment rachetée par la firme.

PowerSchool, la solution à la non-compatibilité

Son rôle consiste à assurer un service comprenant la plupart des tâches administratives « non compatibles Apple » par le biais du Web. Le plus gros problème auquel la Pomme est confrontée, c’est l’incompatibilité des solutions à tous les niveaux de l’établissement : administration, desiderata des enseignants, de la communauté éducative, et besoins des élèves. Pour contrecarrer cette tendance, la réponse américaine d’Apple est de proposer de réduire les coûts des écoles avec une solution en ligne, celle de PowerSchool, qui est censée effacer tout problème de solution propriétaire. « Quand nous allons dans des districts qui utilisent PowerSchool, nous nous apercevons que cela a un effet significatif sur les administrateurs qui gèrent les écoles. Cela leur fournit un accès rapide aux données et aux informations pour prendre des décisions critiques », indique Cheryl Vedoe. En fait, pour un coût assez modique, les établissements scolaires s’affranchissent de la nécessité d’un serveur, d’un réseau, d’applications, d’un service de maintenance et d’assistance ainsi que de différentes formations.

Apple veut séduire les écoles françaises

La question de l’offre d’Apple à l’éducation est assez problématique, puisqu’elle ne fonctionne pas ailleurs qu’aux Etats-Unis. En France, où l’ensemble des solutions n’existe quasiment pas, le site français « Apple Education » s’est refait une beauté et tâche de présenter des avantages similaires. Les écoles françaises reçoivent actuellement beaucoup de publicité autour des solutions Apple pour l’éducation. Mais la centralisation française, l’utilisation du Minitel pour accéder aux services de l’Education nationale et l’habituel conflit entre les professeurs sur la plate-forme à utiliser (qui n’aide pas les administrations des établissements dans leurs choix) forment un frein important pour la firme. La ligne de conduite de l’administration centrale de l’Education nationale reste claire (voir édition du 29 juin 2000) : le choix d’Apple est d’abord un choix des établissements à leurs risques et périls. Un seul contrat d’achat de système d’exploitation a été passé en masse par le ministère, il concerne Windows ! Ces décisions marquent souvent la frontière entre établissements publics et privés. Ces derniers, et plus particulièrement les établissements catholiques, disposeraient en France d’un taux d’équipement en machines frappées de la Pomme supérieur à celui des établissements publics. Une réaction à la pesanteur du mammouth informatique à l’école, ou le choix du meilleur pour les élèves ?