Apple met de l’IP dans FireWire

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La firme de Cupertino a dévoilé sur son site de développement la version bêta d’une technologie mêlant TCP/IP et FireWire. Avantage d’un tel mariage : connecter les Mac, dès que le FireWire se sera affranchi de ses actuelles limites, à des réseaux locaux grande vitesse, trois fois plus rapides que l’actuel Ethernet Gigabit !

Apple a proposé, pendant quelques jours, la version bêta d’une couche logicielle permettant l’utilisation du protocole TCP/IP sur FireWire : IP over FireWire Preview Release (version de démonstration d’IP sur FireWire). La page de présentation de cette technologie a aujourd’hui disparu, sans explications de la part du constructeur. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, TCP/IP permet aux ordinateurs d’échanger des informations par le biais de protocoles standard comme HTTP, FTP ou AFP. Le FireWire, lui, autorise actuellement des transferts de données à 400 Mbit/s. Mais, la norme IEEE 1394 sur laquelle s’appuie le FireWire n’en est qu’à ses débuts. Elle devrait incessamment évoluer en 1394b, ou FireWire 2, et proposer des débits de 800 Mbits/s. Déjà adoptée par certains constructeurs automobiles (voir édition du 18 octobre 2002), la norme qui a fait le succès de l’iPod (voir édition du 26 octobre 2002) est également suivie de près par les industriels de la télévision (téléviseurs, set-top boxes, lecteurs VHS ou DVD…).

On comprend l’intérêt de ces derniers lorsqu’on sait que le FireWire, via le câble optique ou des techniques approchantes, pourrait permettre, à terme, des débits allant jusqu’à 3,2 Gbit/s (trois fois le débit de l’actuel Ethernet Gigabit), soit 400 Mo/s, l’équivalent de 160 chaînes de télévision haute définition ! Quant aux professionnels de la vidéo, de tels débits leur permettraient de disposer d’un regain de puissance pour accéder à des banques d’images en temps réel. Mais, le FireWire IP constituerait surtout les prémices de solutions de SAN (Storage Area Network) signées Apple, qui emboîteraient le pas à celles déjà proposées par d’autres fournisseurs. Quoi qu’il en soit, le californien voit certainement loin dans le domaine, sans quoi il n’aurait pas intégré le protocole au sein d’une extension du noyau de Mac OS X. Et chacun d’imaginer les vertigineuses possibilités offertes par des clusters de Xserve (voir édition du 21 octobre 2002) communiquant via ce FireWire à 3,2 Gbits/s ! En marge, on parle aussi d’une version sans fil du FireWire dont NEC, en 2000, avait déjà dévoilé les caractéristiques (voir édition du 27 janvier 2000). Elle ne fut certes pas élevée au rang de standard, mais la Pomme prit assurément l’affaire très au sérieux. Pour preuve, la marque « FireWireless » déposée par ses soins !

Article modifié le 12/12/02