Apple met du Tiger dans son moteur

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La prochaine conférence des développeurs sera bien l’occasion de présenter la version 10.4 de Mac OS X. Avec Longhorn en embuscade, Tiger a plutôt intérêt à épater la galerie.

Quel cirque, le monde des systèmes d’exploitation ! D’un côté, Microsoft poursuit la préparation de Longhorn, future déclinaison de Windows. La bête nécessiterait, selon le site Microsoft Watch, un ordinateur tournant entre 4 et 6 GHz, 2 Go de Ram, 1 000 Go sur le disque dur, une carte graphique dopée, du Giga-Ethernet et du Wi-Fi 802.11g ! Il faut dire que Longhorn ne verra le jour au mieux que courant 2006 et que les ordinateurs auront sans doute évolué d’ici là. Pour Apple, Longhorn est bien dans la ligne de mire. La prochaine version de Mac OS X sera donc sans doute l’avant-dernière révision de son système avant l’apparition de son concurrent. Peut-être même la dernière. Du coup, cette version 10.4, alias Tiger (voir édition du 1 avril 2004), a plutôt intérêt à innover. D’autant qu’après Panther, Apple pourrait avoir du mal à pousser ses clients à payer cette année un nouveau tribut de 150 euros pour son système. La Pomme explique bien que sa clientèle n’est pas obligée de faire l’acquisition de chacune des versions de Mac OS X. Toujours est-il que les utilisateurs les plus impliqués dans la survie de leur compagnie ont littéralement financé le développement du nouveau système d’exploitation pour que celui-ci arrive au niveau de Mac OS 9. Le saut qualitatif de Tiger a donc intérêt à être au moins aussi important que la mise à jour précédente. Steve Jobs présentera justement Mac OS 10.4 à l’occasion de la WWDC, la conférence annuelle des développeurs Mac, qui se tiendra du 28 juin au 2 juillet à San Francisco.

La bataille des systèmes de fichiers

Les enjeux de Tiger sont nombreux. Au premier chef, son système de fichiers doit permettre d’avoir accès à plus de métadonnées (voir édition du 27 mars 2003). Ces informations, qui permettent d’en connaître plus sur le contenu des fichiers sans les ouvrir, vont devenir peu à peu le nerf de la guerre dans les opérations de manipulation de documents. Microsoft prépare en effet de son côté un système comparable, baptisé WinFS. Apple se serait ainsi offert l’expertise d’un ancien de la société Be sur la question (voir édition du 16 mars 2004). L’intensification de l’usage du 64 bits dans Mac OS X est également primordiale. Microsoft introduira des versions de Windows 64 bits vers la fin de l’année. Mais face à ces modifications de fond invisibles, les utilisateurs risquent de ne même pas sourciller. Voilà pourquoi Tiger devra sans doute présenter des nouveautés plus flagrantes. L’une d’elles, ainsi que le fait remarquer le site Macnightowl, semble réellement nécessaire : l’amélioration des capacités de son utilitaire de disque. La récente annonce de la défection de Symantec sonne le glas des services de restauration de données pour Mac OS. La Pomme aurait donc réellement intérêt à assurer un service d’entretien et de remise en état de volumes. Il ne s’agit toutefois que d’un voeu pieux, plusieurs sociétés proposant déjà ce type d’outil. L’essentiel de Tiger ne sera évidemment révélé que par Steve Jobs lui-même. Mais pour qu’Apple se démarque franchement de Windows, il lui faudra apporter des nouveautés à couper le souffle.