Apple poursuivie pour surmédiatisation de produits !

Mobilité

Les ouvriers du métal d’Hawaï poursuivent Apple pour surmédiatisation du G4 Cube et de l’iMac avant une vente d’actions par certains de ses dirigeants, dont Steve Jobs. Cette vente pour 22 millions de dollars se serait déroulée avant l’apparition de problèmes techniques sur ces machines. La plainte paraît intemporelle, tellement les envolées lyriques de Jobs sont fréquentes.

Surmédiatisation de lancement de produits et vente d’actions avant apparition d’un problème technique concernant le G4 Cube et l’iMac de juillet 2000 ! La plainte déposée contre Apple par le fonds de pension des travailleurs du métal d’Hawaï paraît ubuesque ! Selon Bloomberg, pour ce fonds de pension, la firme aurait souligné auprès des investisseurs que l’iMac allait bien se vendre sur le marché de l’éducation. Selon les plaignants, si Apple n’avait pas su convaincre les investisseurs qu’il y avait une attente du marché pour des produits nouveaux et innovants, le cours de l’action aurait plongé, embarrassant Steve Jobs et certains dirigeants qui n’auraient pas pu vendre quelques-unes de leurs parts pour la somme de 22 millions de dollars (environ 24 millions d’euros). La vente de ces actions est intervenue également avant que lesdites machines ne souffrent de problèmes techniques. Le G4 Cube avait suscité des réactions négatives liées à l’apparition de lignes de soudure sur ses flancs (voir édition du 22 septembre 2000). Ces lignes faisaient penser à certains utilisateurs sourcilleux qu’il s’agissait d’une malfaçon ou d’un défaut de fabrication. Les investisseurs du fonds désirent obtenir la restitution de leurs investissements dans la société Apple sur la période du 19 juillet au 28 septembre 2000.

L’analyse du cours de l’action d’Apple sur la période incriminée et son évolution depuis, analysée en parallèle de l’historique de la société et des tribulations économiques connues par le secteur, vont à l’encontre de l’interprétation faite par le fonds de pension dans sa plainte : les résultats d’Apple rendus en juillet 2000 par Fred Anderson ont fait évoluer le cours de l’action d’une manière similaire à ce que connaît la société lors de son cycle économique en année pleine (voir édition du 20 juin 2000). Apple fait l’objet de petites spéculations alimentées par la rumeur avant chaque intervention majeure de Jobs. Son cours retombe par la suite pour se stabiliser à nouveau ou connaître une légère croissance en dehors de tout « événement » extérieur. Sur l’été 2000, lors de la récession économique, l’action Apple a effectivement chuté à la fin de septembre après l’annonce du profit warning qui annonçait un recul massif du secteur informatique. Mais entre juillet et septembre, le cours naviguait entre 50 et 60 dollars, conformément à son évolution habituellement observée. Les allégations du fonds de pension qui ne prennent pas en compte les conditions de la concurrence sur le marché de l’informatique, ni les conditions économiques rencontrées alors par le secteur, semblent totalement déconnectées de la réalité financière et économique. Les avocats du fonds auront fort à faire pour apporter la preuve qu’une surmédiatisation délibérée était destinée à permettre aux dirigeants d’exercer leurs options.