Apple prépare son entrée dans les stations graphiques ?

Mobilité

La firme de Cupertino préparerait en grand secret le lancement de stations graphiques s’appuyant sur des cartes graphiques bi-processeurs. L’entreprise pourrait s’appuyer sur HyperTransport ou RapidIO pour accélérer ses machines. Une réunion entre Jobs et l’industrie du cinéma hollywoodienne pourrait avoir eu lieu en début d’année. Cette rumeur transpire alors qu’Apple ne ménage pas ses efforts pour imposer ses solutions video.

A l’invite d’Apple, les principaux studios et maisons d’effets spéciaux d’Hollywood se seraient réunis au cours d’un « sommet des studios » au début de l’année, selon Architosh. La firme de Cupertino aurait incidemment demandé à ces spécialistes de l’industrie d’expliquer leurs besoins. Steve Jobs, présent lors du sommet aurait indiqué aux participants qu’Apple était prête à faire ce qu’il faut pour satisfaire les besoins de cette élite. Les intervenants auraient cités entre autres desiderata, des performances graphiques importantes, une machine de taille standard au format 1U ou 2U, ainsi que des machines dotées de 2 ou 4 processeurs, laissant aux PowerBook une seule puce. Apple n’est pas véritablement présente sur ce marché des arts graphiques, bien que les spécialistes du domaine apprécient et tiennent en haute estime les machines frappées de la Pomme, qu’ils utilisent sur certaines applications. Mac OS X est considéré en cela comme la plate-forme des créateurs par excellence. La Pomme pourrait bien leur faire plaisir sous peu : la firme serait en train de travailler à la commercialisation d’une carte graphique dotée de deux puces soutenues chacune par 128 Mo de DDR-RAM. La carte, qui aurait déjà été aperçue, tirerait également partie d’un bus rapide comme RapidIO ou Hypertransport. Et l’on se remémore l’acquisition de Raycer, faite par Apple, voilà près d’un an et demi : cette petite compagnie qui développait des puces graphiques pour les stations de travail. Aucune retombée n’a pour le moment été perçue de l’acquisition dans les matériels sortis par la firme. Une nouvelle machine dotée d’une puce dont il n’a pour le moment pas été déterminé s’il s’agissait du G4 ou d’un G5 aurait atteint sa phase finale d’essais (voir édition du 28 janvier 2002). Elle pourrait fonctionner sur un bus système beaucoup plus rapide que les bus habituellement employés pour les machines professionnelles d’Apple.

Cette rumeur apparaît alors qu’Apple n’a pas relâchée ses efforts pour pénétrer le marché de la vidéo : la firme a fait une entrée remarquée dans ce domaine en lançant Final Cut pro en 1999. Depuis, le lancement du PowerBook G4 lui a permis de proposer une solution vidéo mobile, adoptée par une partie de l’industrie. Le renouvellement de FCP dans une version 3, l’ajout de logiciels décuplant ses fonctionnalités comme Cinema Tools (voir édition du 8 avril 2002) ou DVD Studio Pro ainsi que le lancement d’un écran destiné à la télévision Haute Définition (voir édition du 22 mars 2002) ont accru l’intérêt de l’offre de la firme. Celle-ci repose également désormais sur l’éventail d’offres logicielles proposé par les autres éditeurs comme Alias/Wavefront avec Maya (voir édition du 20 septembre 2001), ou Adobe avec Photoshop 7 (voir édition du 17 avril 2002) et After Effects. Mais il y a fort à parier que l’introduction d’une station graphique ou d’un serveur 1 ou 2U Apple n’intéresse pas seulement les artistes : Apple est courtisée plus que jamais par les services de l’Etat Fédéral américain ou par les grandes agences nationales, si l’on veut bien en croire Fred Anderson. Et au-delà, les universitaires, les centres de recherche ou les laboratoires pourraient bien voir d’un très bon oeil une offre de ce type, qui leur permettrait de monter les machines en clusters, faire des fermes de calcul ou du calcul distribué. L’adoption de RapidIO ou d’Hypertransport et sans doute du G5 constituerait un levier puissant pour que l’offre d’Apple ne soit pas écartée par ces grands comptes. Mais des rumeurs d’une telle machine courent le Web depuis si longtemps qu’on a plutôt tendance à ne plus y croire…