Apple sauve QuickTime de l’offensive Microsoft

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La réaction d’Apple à l’offensive de Microsoft n’a pas traîné : sa technologie audio-vidéo QuickTime pourrait bien passer l’hiver ! La firme vient de fournir les éléments permettant à ses utilisateurs de continuer à musarder à la recherche de flux vidéo. Mais la bataille n’est pas gagnée pour autant : les développeurs de sites doivent maintenant mettre à jour leur travail. Microsoft vient de réussir à déséquilibrer sa concurrence pour un bon moment… à moins que les utilisateurs en décident autrement.

En plus de tout ce qu’ils ont à faire pour améliorer Mac OS dans ses deux versions actuelles, les programmeurs d’Apple s’amusent à contrecarrer les tactiques de Microsoft pour écarter « à la hache » ses concurrents du marché des navigateurs, des applications sur Internet et des lecteurs de vidéo ! La dernière offensive du géant de Redmond semble destinée à abattre trois de ses plus importants concurrents. Netscape, bien sûr, fera le premier les frais de l’abandon des plug-ins, à mesure que les ActiveX se multiplieront sur le Web. Sa technologie des plug-ins, qui permettait d’assurer une compatibilité de fait, devra disparaître. En fait, tous les navigateurs concurrents sont visés par l’implémentation des ActiveX, la technologie concurrente de Java développée par Sun Microsystems.

QuickTime est le deuxième visé, la technologie audio-vidéo d’Apple étant touchée par l’abandon des plug-ins. Heureusement, les équipes de Cupertino se sont démenées depuis le 31 juillet dernier, date de la sortie de la mise à jour de la version 5.5 d’Internet Explorer pour Windows. IE 6 pour PC disposera des mêmes fonctionnalités. Apple a mis sur son site la mise à jour pour PC destinée à permettre à ses utilisateurs de QuickTime dans Internet Explorer de continuer à visualiser les films enregistrés dans ce format et dans tous ceux que QuickTime supporte (200 types différents). Mais du travail reste à faire sur tous les sites du monde qui emploient QuickTime : modifier le code HTML de leurs pages pour intégrer les fonctions qui remplacent l’appel du plug-in précédent. QuickTime pourrait perdre quelques parts de marché en raison de cette tâche. En attendant, Windows Media Player pourrait en profiter.

Java sur la touche ?

Sun, enfin, est la troisième victime directe de Microsoft : la suprématie d’Internet Explorer sur le marché des navigateurs (voir édition du 28 juin 2000) devrait pouvoir marginaliser en quelques mois la technologie Java qui permet d’utiliser les mêmes applications sur des plates-formes différentes. Même si Sun arrive à sortir une version de sa machine virtuelle d’ici la sortie d’Internet Explorer 6 (voir édition du 14 août 2001) et de Windows XP, qui doit intervenir courant octobre, il paraît illusoire de penser que les utilisateurs téléchargeront cette pièce logicielle. La finalité est grosse comme une maison : mettre en avant la solution .Net de Microsoft et étouffer dans l’oeuf le mouvement d’amélioration de Java qui commençait à prendre de l’ampleur (le nombre de développeurs Java vient tout juste de dépasser celui des développeurs en langage C). La firme de Redmond a donc réussi d’un seul coup, et parce qu’elle dispose d’un monopole de fait, à étouffer les solutions alternatives les plus répandues. Microsoft, qu’on peut féliciter pour cette manoeuvre impeccable, digne des meilleurs militaires, peut plus que jamais être assimilé au « côté obscur » (en référence au film de science-fiction La Guerre des Etoiles) comme le font déjà les Américains ! L’attitude de son PDG en public paraît de plus en plus celle d’un despote sûr de sa domination (voir édition du 21 août 2001). Seuls les utilisateurs pourraient, en diversifiant les logiciels et les ordinateurs qu’ils utilisent, contrecarrer ce mouvement qui devrait aboutir au final à un contrôle complet du réseau des réseaux…