Les Apple Stores de France perturbés pour raisons fiscales

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Plusieurs magasins Apple ont été pris d’assaut ce samedi par des militants de l’organisation altermondialiste Attac, qui somme la firme de régulariser sa situation fiscale.

« Qui veut évader des millions ? »

La question a été posée ce samedi à l’Apple Store Opéra, dans le cadre d’une parodie de jeu télévisé organisée par des militants de l’Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne).

L’organisation altermondialiste dit avoir mené des actions simultanées dans une trentaine de villes de France, prenant d’assaut les magasins de la marque américaine et de plusieurs de ses distributeurs.

Elle a recensé une dizaine de participants à Dijon, une trentaine à Marseille comme à Nîmes, une quarantaine à Lille… et une centaine à la boutique Opéra (Paris 9e), où fut déployée, tandis que certains se menottaient aux barrières, une banderole « On arrêtera quand Apple paiera ! ».

Référence est faite aux 13 milliards d’euros que la Commission européenne a sommé l’Irlande de récupérer au nom d’avantages fiscaux indus accordés à la firme de Cupertino sur la période 2003-2013.

Obsolescence et consommation

Cette dernière aurait, estime Bruxelles, « substantiellement et artificiellement » réduit le montant de l’impôt payé par ses soins sur place depuis 1991, avec un taux d’imposition qui a diminué jusqu’à 0,005 % en 2015.

L’Attac lui demande, d’une part, de retirer le recours qu’elle a déposé en décembre 2016 devant la Cour de justice de l’Union européenne* et de l’autre, de publier sans délai ses rapports pays par pays « de manière rétroactive sur les dernières années ».

Non sans affirmer que la multinationale a depuis lors transféré le domicile fiscal de ses filiales à Jersey « pour continuer à échapper à l’impôt » (ses méthodes d’optimisation lui auraient permis d’accumuler « plus de 230 milliards de dollars dans les paradis fiscaux »), l’organisation dénonce, en parallèle, une exploitation des travailleurs et une course à la consommation sur fond d’obsolescence programmée.

Le mouvement de ce samedi s’inscrit dans la lignée d’un ultimatum que l’Attac avait fixé à la veille, invitant Apple a régler ses comptes avec l’Irlande.

La campagne d’action – à laquelle est associée le hashtag #iPhoneRevolt – avait véritablement démarré le 3 novembre 2017, date du lancement de l’iPhone X. Ils avaient alors été une centaine à manifester devant l’Apple Store d’Aix-en-Provence, y déversant 230 kg de pommes pourries.

* L’Irlande a elle-même fait appel de la décision, cherchant à « préserver le régime actuel, qui a permis d’attirer de nombreuses entreprises ». La Commission européenne a fini par l’assigner devant la CJUE pour tenter d’accélérer la procédure.

Crédit photo : Philippe Guerrier – NetMediaEurope

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