Apple Watch : disséquée, elle livre ses secrets

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L’Apple Watch a déjà été disséquée pour en connaître la substantifique moelle en termes de composants, ce qui a également permis d’évaluer leur coût (BOM pour Bill of Materials).

Dévoilée en septembre dernier, l’Apple Watch est commercialisée depuis peu à partir de 399 euros (pour le boîtier de 38 mm) et jusqu’à 18 000 euros pour le modèle en or rose (de 18 carats).

Toutes les déclinaisons ont toutefois en commun un même circuit imprimé situé sous sa batterie de 205 mAh (modèle de 38 mm) et sur lequel sont soudées des puces qui en font une montre connectée.

La dissection de l’Apple Watch a été réalisée de diverses façons : iFixit a d’ores et déjà procédé à un démontage en règle de la smartwatch d’Apple, alors que Chipworks l’a passée aux rayons X. ABI Research a également observé le circuit imprimé tandis que IHS iSuppli a listé ses composants et évalué une BOM (Bill of Materials).

Au coeur du circuit imprimé (PCB), se trouve la puce S1 qui est l’équivalent des puces Ax destinées aux terminaux mobiles iOS (iPhone et iPad). Elle n’a pas encore livré tous ses secrets.

Toutefois, le logiciel de la montre contient un pilote pour un processeur graphique PowerVR SGX543 d’Imagination Technologies. On peut donc en déduire que ce GPU est intégré dans le SoC (System on chip) S1 aux côtés du processeur.

C’est le même GPU que celui présent dans l’A5 d’Apple (qu’on trouve dans l’iPad 2, l’iPhone 4S, l’iPad Mini et l’iPod Touch 5G). Le numéro de série du S1 est « APL 0778 ».

Dans le même boîtier que le S1 (multi-chip), se trouve également la mémoire vive de 4 Gb (soit 512 Mo) conçue par le constructeur japonais Elpida. La mémoire flash interne de 8 Go est, elle, signée SanDisk / Toshiba tandis qu’une puce d’ADI assure le chargement par induction.

Concernant le volet NFC (Near Field Communication), l’Apple Watch conserve un dispositif similaire à ce qu’on trouve dans les iPhone 6 et 6 Plus. Il y a ainsi le « booster » de signal qui se trouve devant l’antenne NFC. Il s’agit toujours du circuit AS3923 conçu par la société autrichienne AMS.

C’est précisément ce circuit qui permet à l’Apple Watch d’embarquer une minuscule antenne pour le NFC, comme c’est également le cas dans le dernier iPhone. Mais, le NFC est assuré par des composants NXP qu’on retrouve sur le circuit imprimé (dont un associé à un microcontrôleur pour le paiement mobile sécurisé).

Toujours dans le domaine radio, on trouve la puce BCM43342 signée Broadcom. Elle supporte les connectivité Wi-Fi n (sur les 2 bandes : 2,4 GHz et 5 GHz), le Bluetooth 4.0, la radio FM mais aussi le NFC. Elle est ici implémentée pour fournir exclusivement le Wi-Fi et le Bluetooth, Broadcom ne disposant pas de la composante « secure element » dans ses puces NFC.

Prouesse d’intégration, le circuit imprimé de l’Apple Watch l’est indéniablement. Le moindre millimètre carré de surface est chassé et Apple a cherché à intégrer le maximum de fonctionnalités dans un minimum de puces.

C’est le cas pour le capteur à 6 axes de type accéléromètre et gyroscope intégré dans une seule puce du constructeur STMicroelectronics. Elle a été préférée à la solution à deux puces (Invensense et Bosch) qu’on trouve dans les iPhone 6 et 6 Plus.

Toujours dans l’optique de gagner de la surface dans le boîtier, la résine qui couvre les composants dispose d’une couche métallisée qui assure leur isolation en lieu et place d’une plus encombrante plaque de métal.

Enfin, iHS iSuppli estime que le coût des composants monte à 81,20 dollars, auquel il faut ajouter 2,50 pour celui de fabrication. Le composant le plus onéreux est l’écran AMOLED de l’Apple Watch (20,50 dollars) suivi de la puce S1 (estimée à 10,20 dollars).

Si l’Apple Watch est un concentré de technologies hérité de la mobilité, elle n’est toutefois pas à l’écart de problèmes.

Ainsi, le composant baptisé Taptic Engine (doté d’un moteur pour créer un retour haptique) semble rencontrer des problèmes de rendement sur les lignes de production d’un des deux sous-traitants (société chinoise AAC Technologies Holdings en l’occurence).

(Crédit photo @Apple)

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