Applications mobiles : un « effet Bruxelles » pour le freemium ?

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Le modèle freemium prend de l’importance dans les revenus du marché des apps mobiles. Grâce aux mesures d’encadrement prises par la Commission européenne ?

Les mesures prises il y a deux ans par la Commission européenne pour encadrer le développement du modèle freemium sur le marché des applications mobiles ont-elles porté leurs fruits ?

On est tenté de répondre par l’affirmative à la lecture d’un rapport de Gartner.

Dans l’absolu, le périmètre de l’étude a dépassé l’Europe, avec quelque 3 000 personnes interrogées en août-septembre 2015 au Royaume-Uni, mais aussi aux États-Unis et en Chine.

Pour autant, une tendance se dégage : essence même du freemium, les « achats in-app », ces dépenses réalisées à l’intérieur des applications mobiles, progressent nettement, avec des montants qui dépassent désormais ceux investis dans le téléchargement d’apps payantes.

Les sondés déboursent en l’occurrence une moyenne de 9,20 dollars par trimestre en achats in-app, contre 7,40 dollars en téléchargements payants.

Et sur les 35 % de répondants qui déclarent que leurs investissements dans les applications mobiles ont évolué d’une année sur l’autre, 62 % ont consacré davantage de budget aux achats in-app, quand 55 % ont fait de même pour les téléchargements payants.

Le phénomène est plus marqué chez les jeunes générations (18-24 et 25-34). Dans les catégories d’âge supérieures, le modèle « traditionnel » reste bien implanté.

Gartner estime néanmoins que cette possibilité de « tester avant d’acheter » s’affirmera bien, sur les prochaines années, comme le moteur de « l’app-economy ».

Le cabinet Distimo fait le même constat : à l’horizon 2019, le freemium pourrait concentrer 80 % des revenus du secteur.

C’est dans ce contexte que Bruxelles – qui chiffre le marché européen des applications mobiles à 63 milliards d’euros en 2018, pour 5 millions d’emplois – s’est intéressée à ce modèle économique et a imposé, dans une optique de protection des consommateurs*, davantage de transparence de la part des éditeurs.

Ces derniers, conviés à la table des négociations aux côtés des autorités de contrôle nationales et des plates-formes d’applications, s’étaient vu soumettre plusieurs mesures, dont la mise en place d’un service après-vente par e-mail.

Il leur appartient plus globalement de s’assurer que les contenus présentés comme « gratuits » n’induisent pas en erreur quant aux coûts réels impliqués.

Sur ce point, Apple a par exemple banni, sur ses deux boutiques d’applications (pour Mac et les terminaux iOS), le terme « gratuit » au profit de la mention « obtenir ».

* L’ambiguïté du modèle freemium a entraîné de multiples cas de transactions abusives, réalisées entre autres par des enfants à l’insu de leurs parents. Illustration avec cette petite fille qui a dépensé, aux États-Unis, 2 600 dollars via l’application Tap Pet Hotel (construction d’un hôtel pour animaux de compagnie).

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Crédit photo : ra2studio – Shutterstock.com

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