Apps mobiles : pourquoi on peut parler d’économie florissante

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App Annie estime que le chiffre d’affaires brut dégagé par les principaux app stores atteindra 100 milliards de dollars en 2020. Petite mise en contexte.

Voiture connectée, salon numérique, Internet des objets… Maintenant que les applications ont atteint leur masse critique grâce aux smartphones, leur expansion se poursuit sur de nouveaux terminaux et plates-formes, ouvrant d’autant plus de perspectives pour la fameuse « app-économie ».

C’est l’une des principales observations émises par App Annie dans son dernier rapport prospectif.

L’éditeur américain, qui exploite des solutions d’analytique dédiées aux applications mobiles, se projette à l’horizon 2020. Il entrevoit un marché fragmenté, mais en forte croissance sur de nombreux indicateurs, dont le chiffre d’affaires brut dégagé dans les app stores.

On atteindrait en l’occurrence 101,1 milliards de dollars en 2020, contre 50,9 milliards en 2016, soit un taux de croissance annuel moyen de 20 %. Le tout sans compter les recettes publicitaires, qui seraient, selon App Annie, d’un niveau comparable*. Et sans intégrer certains revenus difficiles à tracer, comme ceux associés au m-commerce dans les domaines du voyage ou des services à la demande.

Prendre le temps

Outre une forte adoption dans les économies en développement, les applications mobiles devraient parvenir à capter une part croissante des dépenses sur les marchés dits « matures ». En premier lieu parce qu’elles gagnent du terrain face au Web : entre 2014 et 2015, le temps total qui leur a été consacré sur les téléphones Android a augmenté de 63 % (source Usage Intelligence).

Quand bien même les nouveaux possesseurs de smartphones seront majoritairement issus des segments inférieurs de revenu, le chiffre d’affaires par terminal augmenterait, passant de 15,42 dollars en 2015 à 16,22 dollars en 2020.

Au global, la plus forte progression en termes de CA brut sur les app stores serait à mettre à l’actif de la zone Asie-Pacifique : 57,5 milliards de dollars en 2020, contre 22,9 milliards en 2015. Sachant que dans le même temps, on passerait de 10,7 à 26 milliards sur le continent américain et de 7,5 à 17,6 milliards en EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

Qui télécharge ?

Qu’en est-il au niveau des téléchargements mobiles sur les app stores ? App Annie en attend 284,3 milliards en 2020, contre 111,2 milliards en 2015 ; c’est-à-dire un taux de croissance annuel moyen de 21 %.

La croissance de la base installée de smartphones et de tablettes serait du même ordre : de 2,6 milliards d’appareils en 2015 à 6,2 milliards en 2020. Du côté des tablettes, le potentiel est plutôt à chercher en entreprise ; pour les smartphones, dans cinq pays-clés : le Brésil, le Mexique, la Turquie, l’Indonésie et surtout l’Inde, où on prévoit un essor des modèles à moins de 50 dollars.

Tout comme en termes de CA brut, la zone Asie-Pacifique devrait afficher la plus forte progression du nombre de téléchargements : 162,2 milliards en 2020, contre 58,5 milliards en 2015 (de 27,7 à 63,3 milliards en EMEA ; de 25 à 58,3 milliards en région « Amériques »).

L’âge mur

Intéressons-nous un instant au principales places de marché d’applications. L’App Store d’Apple conserverait, en CA brut, le leadership jusqu’en 2017. Au-delà, Google Play et les stores tiers pour Android prendront l’ascendant, atteignant 55,7 milliards de dollars en 2020 (44,8 milliards pour l’App Store).

Sur le volet téléchargements, Google Play mène déjà la danse. L’écart devrait se creuser au vu de la domination de l’OS de Google sur les marchés à économie émergente.

En parallèle, l’App Store accompagnera la maturation des grands marchés occidentaux. « Maturation »… dans un sens bien précis : à mesure que le temps passe, les utilisateurs se familiarisent avec les applications, en téléchargent moins, commence à les utiliser davantage, puis à débloquer des fonctions premium.

Pour App Annie, « ce modèle d’évolution conduit à une désynchronisation entre téléchargements, utilisation et chiffre d’affaires, les téléchargements augmentant plus vite en phase initiale, suivis par l’utilisation et enfin le chiffre d’affaires ».

On l’observe tout particulièrement avec les jeux, qui resteront a priori les principaux pourvoyeurs de chiffre d’affaires sur toute la période 2015-2020, malgré un léger recul par rapport aux « autres applications ».

* Le potentiel est grand : le mobile représente aujourd’hui 24 % du temps passé sur les médias, mais seulement 8 % du total des dépenses publicitaires. On notera par ailleurs qu’App Annie a exclu de ses statistiques la logithèque de Windows Phone…

Crédit photo : Jag_cz – Shutterstock.com

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