ARCEP : la vision Internet et télécoms de Sébastien Soriano

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Le nouveau président de l’ARCEP est un expert dans les domaines de la concurrence et des télécoms. Il a préalablement présenté ses « engagements » devant le Parlement.

Sébastien SORIANO est confirmé à la présidence de l’ARCEP. Sa désignation a été notifiée par décret dans le Journal Officiel du 15 janvier pour un mandat de six ans (échéance 2020).

Juste avant Noël, le Président de la République François Hollande avait avancé le nom de Sébastien Soriano pour prendre la présidence de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.

Mardi 13 janvier, cet ingénieur des télécoms – « engagé » selon les termes de l’intéressé de 39 ans – a été préalablement auditionné par la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale, puis par la commission similaire du Sénat. Un avis favorable à cette nomination à la tête de l’ARCEP a été rendu dans les deux chambres du Parlement.

Spécialiste de la régulation de la concurrence et des télécoms, Sébastien Soriano est devenu en 2012 le directeur de cabinet de Fleur Pellerin, alors ministre en charge des PME, de l’innovation et de l’économie numérique. Puis il a occupé le poste de conseiller spécial de la ministre de la culture et de la communication (en charge notamment du secteur presse).

En prenant la présidence de l’ARCEP, Sébastien Soriano va sortir de l’ombre des cabinets ministériels pour « peser » dans la régulation du secteur télécoms en France. Et pour cela, il affiche mettre ses « engagements » – « régulation », « numérique », « territoire » et « Europe » – au service de l’ARCEP.

Lors de son audition devant l’Assemblée nationale (vidéo), il a mis l’accent sur trois principes : « compétitivité », « accessibilité », et « neutralité » (« Internet n’est pas un réseau comme les autres, il est en train de devenir un bien commun de notre société »).

Il considère que le secteur des télécoms arrive « à la fin d’un cycle » et qu’il faut « fixer un cap » dans les investissements (réseaux) et le très haut débit (fixe et mobile).

Le nouveau « Mr télécoms » national considère aussi la concurrence comme un « facteur de compétitivité » : « Il faut la consolider et elle doit être équitable et loyale (…) Je pense cela notamment pour les réseaux mobiles. » Il est également conscient que l’un des premiers gros dossiers qu’il aura à traiter concernera l’attribution des fréquences 700 MHz pour le très haut débit mobile.

A propos de la « migration-transition » entre réseaux haut débit (cuivre) et réseaux très haut débit (fibre optique), Sébastien Soriano assure que l’ARCEP contribuera à la réussite du plan France Très Haut Débit du gouvernement et s’appuiera sur les travaux du rapport de Paul Champsaur qui seront présentés prochainement.

Sur ce sujet, il considère qu’il faudra faire attention sur les risques de la « trappe à débit » en raison de la différence de tarification entre abonnés haut débit et très haut débit.

« Nous avons un risque avec la tarification haut débit en cuivre de, à travers des prix qui baisseraient dans un premier temps, de créer une mauvaise incitation au très haut débit qui rendrait la vie plus compliquée pour tout le monde et avec des tarifs qui augmenteraient dans un deuxième temps parce que, une fois que les réseaux à très haut débit se rempliraient, les réseaux en cuivre se videraient donc le prix par abonné tendrait à augmenter », argue Sébastien Soriano.

« Ce qui enfermerait les derniers abonnés au réseau en cuivre dans un dilemme tarifaire. Il faut éviter cette courbe en U ».

Il souhaite que l’ARCEP donne une « perspective pour que tout le monde agisse en connaissance de cause sur cette question tarifaire ».

Autre impulsion que Sébastien Soriano souhaite donner à la tête de l’ARCEP : le régulateur doit être aussi « un arbitre et pas seulement un good cop, c’est-à-dire un gentil flic ». Tout en poursuivant : « Il faut faire rentrer certains acteurs dans les rangs. Et il y a un travail important sur la neutralité Internet entre petits et grands acteurs du Net et des télécoms. »

De manière plus prosaïque, il souhaite que l’ARCEP prenne l’habitude de réaliser chaque année une étude d’impact de son action sur la filière télécoms, tout en « travaillant mieux avec le gouvernement ».


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