Arnaud Buclin (EBRC) : « La France, un choix possible pour notre premier data center hors du Luxembourg »

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Le spécialiste de la résilience d’activité EBRC, d’origine luxembourgeoise, s’intéresse au marché français pour trouver de nouveaux clients et peut-être installer un centre de données.

ITespresso.fr : Le marché des data centers au Luxembourg est-il dynamique ou le nombre d’acteurs implantés est-il finalement restreint ?
Arnaud Buclin : Aujourd’hui, il y a 30 000 mètres carrés de data centers disponibles au Luxembourg (EBRC dispose de 60% du marché au niveau local). A comparer au volume de 100 000 mètres carrés (carrier hotels ou centres de colocation) disponibles en région parisienne. Plus globalement, le Luxembourg a pris position dans des secteurs de développement comme la finance, la logistique ou la santé. Au regard de notre expertise dans la protection des données bancaires, nous serions en mesure de la dupliquer dans le domaine de la santé notamment pour anonymiser les données sur une plate-forme en mode cloud qui permettent de faciliter à un niveau mondial des essais pharmaceutiques pour le compte de laboratoires. Nous le faisons déjà pour un grand groupe santé luxembourgeois. Toujours dans le domaine de la santé, nous disposons aussi d’une entreprise cliente française mais je ne peux pas en dire plus.

ITespresso.fr : Avez-vous beaucoup de grands comptes américains ?
Arnaud Buclin : Oui,  en raison de la TVA [attractive, ndlr] pour tout ce qui est service de téléchargements. Ainsi, EBRC dispose d’un client comme RealNetworks. Tout téléchargement de l’un des logiciels de cette société américaine est réalisé à partir de l’une de nos plates-formes basées au Luxembourg.

ITespresso.fr : Estimez-vous que le cloud doit être perçu comme une priorité pour l’Union européenne ?
Arnaud Buclin : Le cloud correspond à la mondialisation numérique, à l’ère des services IT à la demande. Il y a une véritable guerre économique autour de cet enjeu. Les Américains –  tout comme les Européens – ont des atouts à mettre en avant. La protection des données personnelles constituent un deuxième enjeu. C’est un débat que nous avons au Luxembourg avec le Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), qui surveille l’ensemble des données bancaires dans le pays. Le CCSF n’a pas encore statué sur les données dans le cloud pour des organisations soumises aux contraintes règlementaires comme EBRC.

ITespresso.fr : Dans quelle mesure le projet d’EBRC de construire un data center en France est-il avancé ?
Arnaud Buclin : C’est une décision important au regard des enjeux financiers et de la connectivité. Il n’y a plus beaucoup de places sur Paris et on manquerait de mégawatts pour alimenter les data centers. Il nous manque quelques paramètres dans notre choix définitif. Les discussions actuellement en cours à la Commission européenne sur la révision de la directive sur la protection des données seront cruciales. Si l’Europe nous impose ou non de stocker des données sensibles sur des serveurs situés sur les territoires nationaux concernés, alors nous choisirons l’emplacement en conséquence. Nous n’avons pas de calendrier ferme. Si on maintient le rythme, l’ouverture de notre premier data center hors du Luxembourg surviendrait en 2013. Mais le choix final de l’implémentation géographique n’est pas fixé : ce sera la France, l’Allemagne ou peut-être la Belgique.


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