ATI et nVidia : 3D haute performance pour les portables

Mobilité

Au coude à coude, nVidia et ATI ont profité du Comdex pour présenter leurs nouvelles puces graphiques destinées aux ordinateurs portables. Objectif : apporter à ces derniers autant de puissance que celle qu’on peut trouver sur un ordinateur de bureau. Si la Mobility FireGL 7800 d’ATI est déjà disponible, la NV17M de nVidia ne devrait pas être commercialisée avant 2002.

Loin de se reposer sur le succès de son GeForce 2 Go, nVidia poursuit sa conquête du marché des processeurs graphiques pour ordinateurs portables avec la présentation, lundi 12 novembre au Comdex de Las Vegas, du NV17M. Derrière ce nom de code se cache une unité de traitement graphique et vidéo aux performances comparables, selon son concepteur, aux solutions destinées aux ordinateurs de bureau. Le NV17M intègre notamment une technologie d’anti-crénelage (qui réduit les effet d’escalier des courbes à l’écran) qui renforce la qualité de l’image malgré les résolutions souvent limitées à 1 024 x 768 pixels (XGA) et la taille des points propres aux écrans des portables. Cette technologie d’anti-crénelage exploite une nouvelle méthode d’échantillonnage appelée « quincunx » qui vient renforcer les méthodes de super et multi-échantillonnage. Cette technologie doit permettre au joueur de conserver la fonction d’anti-aliasing au delà des 60 images/seconde.

Autre innovation, le Video Processing Engine. Le VPE, ou « moteur d’affichage vidéo », prend matériellement en charge le traitement des tâches lourdes dont la décompression MPEG-2 (lecture des DVD vidéo) et le mélange alpha sous-image. Outre l’économie d’énergie ainsi générée en déchargeant le processeur central, le VPE ajuste automatiquement le format DVD (720 x 480) et HD (haute définition) à l’échelle de l’écran LCD du portable. Enfin, le PowerMizer assure une distribution optimale de l’énergie en fonction des besoins, pour augmenter l’autonomie de la batterie. Notons enfin que le NV17M bénéficie des technologies précédentes dont une nouvelle version du Transform & Lightening, un contrôle direct de la colorimétrie, des fonctions avancées d’ombrage avec le shading rastering, le décodeur TV intégré et le support de l’AGP 2X/4X, de DirectX et de l’OpenGL. Le tout ajouté à 64 Mo de mémoire vive tient dans un nouveau boîtier dont la taille est, selon nVidia, équivalente à celle du processeur graphique seul. Les intégrateurs apprécieront. nVidia n’a cependant avancé aucune date de disponibilité.

ATI très actif également

Longtemps leader sur le marché des solutions graphiques, ATI a également profité du Comdex pour présenter sa nouvelle puce pour portables. Basé sur le coeur Mobility Radeon 7500 (voir édition du 16 août 2001), la puce Mobility FireGL 7800 optimise elle aussi la consommation d’énergie grâce à la technologie PowerPlay du constructeur. En résumé, PowerPlay ajuste la consommation d’électricité en fonction des calculs demandés au processeur graphique. Côté performances, le 7800 est annoncé comme deux fois plus puissant que le GeForce 2 Go du concurrent nVidia. Des performances obtenues notamment grâce au traitement en 128 bits de la mémoire DDR, au mode de gestion de la bande passante Hyper-Z et aux technologies maison qui ont fait le succès d’ATI. A savoir le Charisma Engine, qui supporte le Transformation, Clipping and Lighting (TCL), et le Pixel Tapestry qui permet d’atteindre la résolution QXGA (2 048 x 1 536 pixels) en couleurs 32 bits (même si aucun portable n’offre une telle résolution aujourd’hui, cela peut servir sur un écran externe). Enfin, le module Hydravision offre la gestion multi-écran jusqu’à neuf moniteurs. ATI destine sa puce aux applications de traitement graphique 2D/3D comme la création de jeux 3D et la CAD. Bref, comme nVidia, ATI cherche à mettre dans un ordinateur portable la même puissance que pour une machine de bureau. Reste à savoir si les clients seront suffisamment intéressés pour pousser les constructeurs à intégrer de telles performances dans leurs produits.