Attribution des licences WiMax : l’Arcep adoube Bolloré, HDDR et Maxtel

Mobilité

Sur les 35 acteurs en lice, 15 ont obtenu une ou plusieurs autorisations d’exploitation en région, dont six collectivités territoriales.

Presqu’un an après avoir lancé la procédure d’attribution des autorisations d’utilisation de fréquence de boucle locale radio dans la bande 3,4 3,6 GHz, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) vient de rendre public les résultats des appels à candidature pour les 22 régions métropolitaines, le département d’Outre-Mer de la Guyane et la collectivité territoriale de Mayotte.

Après 175 lettres d’intention puis 45 demandes fermes reçues, le régulateur du secteur des télécoms vient de dévoiler la liste des prestataires qui décrochent les autorisations qui vont servir à déployer des offres WiMax. La répartition territoriale est connue depuis le début de la procédure : deux prestataires sont choisis par région, plus Iliad/Free qui dispose d’une licence nationale après le rachat d’Altitude Télécom.

« Ceci devrait contribuer à stimuler la concurrence sur l’accès à haut débit, dans les zones rurales mais également en zones denses, en concurrence avec les réseaux fixes existants. », estime l’Arcep.

Un match secteur privé / secteur public

Sur les 35 acteurs qui restaient en lice dans la phase finale d’attribution, 15 ont obtenu satisfaction : 9 sociétés ou groupements du secteur privé et 6 conseils régionaux.

Rappelons que l’Arcep avait retenu trois critères pour départager les candidats : la contribution au développement territorial des services à haut débit, laptitude du projet à favoriser la concurrence sur le haut débit, et le montant financier proposé par le candidat.

Trois prestataires ou consortiums industriels se distinguent : Bolloré Télécom pourra déployer ses services dans douze régions. HDDR Multi-Régions (Haut Débit Radio Régional), un consortium fédérant TDF, Axione, LD Collectivités et Naxos (filiale de la RATP) pour l’Ile-de-France, va pouvoir couvrir 10 régions. Tandis que HDDR Centre Est se concentrera sur la région Centre. Quant à Maxtel, une co-entreprise entre Altitude Telecom (qui a revendu sa licence nationale WiMax à Free) et les Autoroutes Paris Rhin Rhône, il peut potentiellement couvrir 13 régions. France Télécom reste discret en décrochant uniquement la Guyane et Mayotte.

Parallèlement, six collectivités sont parvenues à tirer leur épingle du jeu sur les quatorze qui avaient déposé un dossier ferme : il s’agit des conseils régionaux d’Alsace, d’Aquitaine, de Bretagne, de Bourgogne, de Poitou-Charentes et la collectivité territoriale de Corse.

L’Etat se sert au passage

Le WiMax va devenir rapidement une technologie concrète pour les Français. Les candidats retenus ont souscrit des engagements d’installation importants. On devrait recenser plus de 3 500 sites déployés dès juin 2008. Les zones non couvertes par le DSL devraient être prioritaires, au nom de la logique complémentaire des différentes technologies haut débit mises à disposition de la population. L’Arcep a également maintenu l’instauration d’un marché secondaire des fréquences. Les perdants dans la procédure de sélection auront donc une possibilité de reprendre la main.

C’est également une petite manne financière qui arrive dans les caisses de l’Etat. Certes, on est loin des prix d’acquisitions des licences UMTS délivrées dans les années 2000 (presque cinq milliards d’euros 32,5 par licence). Mais l’Etat percevra quand même dès cette année 125 millions d’euros au titre des montants financiers que les candidats se sont engagés à payer dès l’attribution des fréquences. De plus, une redevance annuelle par acteur est instaurée au titre de la mise à disposition et de l’utilisation des fréquences de boucle locale radio. Elle rapportera chaque année environ 1,6 million d’euros au budget général de l’Etat.


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