Auchan et Mobivia emballés par la livraison collaborative de You2You

Apps mobilesEntrepriseLevées de fondsMobilitéStart-up
you2you-levee-fonds

Auchan et Mobivia remettent leurs billes dans You2You, à l’origine d’une plate-forme de coursiers exploitée à la fois en mode BtoC et de particulier à particulier.

Ça bouge dans l’actionnariat de You2You.

Norauto, qui avait accompagné la levée d’amorçage de la plate-forme de livraison collaborative (400 000 euros), a passé la main à une autre structure rattachée au groupe Mobivia : l’accélérateur Via ID.

Ce passage de témoin s’est déroulé il y a quelques semaines dans le cadre d’un tour de table de 600 000 euros auquel ont participé plusieurs investisseurs individuels dont l’identité n’est pas révélée.

Déjà présent au capital, Auchan a remis au pot à cette même occasion.

L’enseigne de grande distribution fut, avec Boulanger – autre actionnaire de la première heure – et Norauto, l’un des premiers partenaires de You2You, quand la plate-forme fonctionnait encore exclusivement en mode BtoC, les particuliers pouvant s’improviser livreurs de commandes passées en ligne ou en magasin.

Depuis lors, le concept s’est élargi à la livraison de particulier à particulier, toujours grâce à ces « Youzers » qui ne sont pas censés travailler pour « gagner de l’argent », mais pour « rentabiliser leurs déplacements quotidiens » et « arrondir leurs fins de mois ».

« Leurs gains sont plafonnés à 400 euros par mois », nous affirme ainsi Édouard Roy.

Essaimage

Lorsqu’il avait lancé son projet l’année passée en association avec Hervé Lescure (CEO ; associé chez SmallBusinessAct, qui vient d’annoncer une levée de fonds) et Pierre Besseyre (directeur des opérations ; ex-Bouygues Construction) ce diplômé de l’ESSCA (École supérieure des sciences commerciales d’Angers) avait opté pour la marque Kangooz.

Sur recommandation de ses avocats, lesquels craignaient une assimilation avec les véhicules utilitaires Renault Kangoo, il a retenu la dénomination You2You, qui est aussi celle de sa start-up, dont les statuts ont été déposés en septembre 2015.

Initialement installée dans les locaux de l’espace de coworking Kwerk à Boulogne-Billancourt, l’entreprise avait déménagé, pour des raisons de place comme de coûts, dans le 8e arrondissement de Paris, quartier Villiers. Ses 17 collaborateurs – stagiaires inclus – sont aujourd’hui relocalisés dans le 9e, à proximité de la gare du Nord.

La capitale aura fait office de terrain d’expérimentation, les applications mobiles (Android, iOS) n’étant que récemment sorties de bêta. L’expansion, qui se fait notamment à l’appui de groupes Facebook, a démarré à Lille et Bordeaux au mois de septembre. Elle se poursuit actuellement avec Lyon et Toulouse en ligne de mire, sachant que l’Île-de-France est également couverte.

Développer l’approche C2C

Avec « plus de 300 sociétés clientes »* dont des références comme Franprix, Monceau Fleurs et Leroy Merlin, You2You peut désormais faire véritablement valoir son statut de plate-forme de livraison multi-enseigne. Il lui reste néanmoins à développer sa communauté de clients finaux, après s’être concentré sur le recrutement des « Youzers », qui représentent 90 % des quelque 20 000 utilisateurs du service, selon Édouard Roy.

L’approche C2C s’inscrit dans cette logique en conservant le même fonctionnement : le particulier renseigne les détails de la livraison souhaitée (il précise entre autres le mode de transport adapté à la taille de la marchandise à acheminer) et un algorithme choisit les coursiers appropriés. Difficile de ne pas penser au concurrent Tok Tok Tok, dont le groupe britannique Just Eat, propriétaire d’Allo Resto, a dernièrement racheté les actifs technologiques.

Le paiement se fait exclusivement à travers la plate-forme de You2You, qui prend une commission de 10 % à 20 % en fonction de plusieurs critères dont l’encombrement de la marchandise et la distance que parcourt le livreur. On retiendra les 2 euros annoncés pour livrer un menu de fast-food ou les 7 euros pour un meuble d’occasion.

You2You ne s’interdit pas de rêver d’Europe et vise, pour 2017, la Belgique, avant éventuellement le Portugal, puis l’Espagne.

* Des commerces locaux sont aussi dans la boucle. À Paris, on citera HopBuddy (bières artisanales), Meat Me (charcuterie), Nouveaux Fromagers, Obaba (draps de plage) et Étoile des Gourmets (plats gastronomiques).


Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur