Avec Quividi, les écrans publicitaires deviennent intelligents

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L’entreprise française Quividi commercialise une nouvelle génération de panneaux publicitaires dotés de caméras pour analyser le prospect qui se place devant.

Les techniques publicitaires évoluent à vitesse « grand V » et le simple panneau publicitaire planté au bord d’une route est aujourd’hui un trésor de technologies. Le problème des panneaux publicitaires, c’est qu’il est impossible d’avoir un retour sur leur pertinence. Quividi, une start-up française, pense avoir trouvé la solution en intégrant au sein même du panneau une mini-caméra capable de fournir des informations sacrées pour un publicitaire : l’âge, le sexe et le temps qu’a passé une personne à regarder le panneau.

Selon Quividi, la caméra produit ces informations en détectant une personne debout en face du panneau, puis analyse ses caractéristiques faciales (la hauteur des pommettes, la distance entre le nez et le menton, présence d’une barbe ou de cheveux longs… ) afin de déterminer l’âge et le sexe. Ces paramètres seront bientôt utilisés pour mieux cibler l’emplacement d’un panneau publicitaire.

« L’idée de notre technologie, c’est de fournir à l’annonceur des informations en temps réel, et de savoir si leur publicité marche », explique Olivier Duizabo, l’un des fondateurs de l’entreprise basée à Paris. L’autre aspect de ce nouveau média, c’est l’interactivité qu’il permet.

« Comme Internet à ses débuts »

Le logiciel proposé par Quividi détecte la présence et l’intérêt d’une cible en repérant si la personne s’approche du panneau. Auquel cas, le message peut changer et s’adapter à l’intérêt de la cible. Plus encore si le panneau est en mesure de savoir le sexe, l’âge voire l’ethnicité de la cible. Un paramètre que ne propose pas Quividi : « trop polémique », selon Olivier Duizabo, mais offert par Tru-Media, une société concurrente qui vend ses services à des sociétés de surveillances israéliennes.

Chez Quividi, on réfute toute idée de Big Brother. Mais les questions d’éthiques sont bien présentes : qu’advient-il des photos prises par la caméra ? La reconnaissance faciale ira-t-elle jusqu’à associer l’identité des passants ?

Avec environ 20 000 panneaux, la France n’est pas le plus gros marché de ce genre de technologie. Les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Espagne disposent d’un parc d’écrans publicitaires plus important. « C’est un peu comme les débuts du marketing sur Internet », explique Olivier Duizabo, qui espère que d’ici deux ans, les écrans publicitaires dotés de caméra seront beaucoup plus fréquents dans nos rues.