Bertelsmann veut revendre Napster avant de l’avoir acheté

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Le groupe allemand réduit ses prétentions sur Internet et cherche notamment à revendre Bol.com, sa librairie en ligne, et Napster. Oui mais, le groupe allemand n’en est pas encore totalement propriétaire…

Pour Thomas Middelhoff, l’ancien PDG de Bertelsmann débarqué de force en juillet dernier, le rachat de Napster devait propulser le groupe au sommet des distributeurs de musique payante en ligne. Une idée qui semble avoir fait long feu si l’on regarde la nouvelle stratégie affichée par le nouveau PDG, Günther Thielen. En effet, loin de vouloir développer son activité Internet, Bertelsmann voudrait plutôt s’en désengager aussi vite que possible et, selon le Financial Times, chercherait notamment des repreneurs pour sa librairie en ligne Bol.com, depuis longtemps déficitaire. Amazon serait, naturellement, sur les rangs.

Mais le pompon de la situation la plus paradoxale est détenu par Napster. En effet, le groupe allemand voudrait finalement fermer le site ou s’en débarrasser définitivement, alors même qu’il n’en est pas encore entièrement propriétaire. En effet, les nombreuses procédures judiciaires lancées par les majors du disque ne sont pas toutes terminées. Pas question de fermer ou de revendre donc, dans l’immédiat. Une fin peu glorieuse pour ce symbole de la musique piratée en ligne qui voulait devenir le chef de file de la distribution musicale.

Lent décollage de la musique en ligne payante

Vrai que la distribution légale de musique en ligne a bien du mal à décoller. Tant Pressplay (Universal-Sony, voir édition du 19 décembre 2001) que Musicnet (Warner, EMI, BMG, voir édition du 4 décembre 2001) rencontrent quelques difficultés à faire grossir leur liste d’abonnés à leur service payant de téléchargement. En effet, malgré la lutte acharnée des majors contre le piratage, notamment en essayant de polluer les réseaux illégaux de faux fichiers MP3 (voir édition du 3 juillet 2002), le téléchargement illicite ne cesse de progresser. Pour compenser, Pressplay a décidé de modifier quelque peu son approche en permettant à ses abonnés de télécharger un nombre illimité de morceaux pour 15 dollars par mois, tout en conservant une limitation dans le nombre de morceaux que l’on peut graver. Dans ces conditions, on voit mal comment Napster aurait pu devenir une réussite commerciale.