Besançon, première ville à téléphoner sous IP

Mobilité

Les communications téléphoniques en interne de la ville de Besançon passent désormais par un réseau IP (Internet Protocol). Les employés de la municipalité seront bientôt tous reliés par une technologie de convergence voix et données développée par Alcatel.

La téléphonie IP fait couler beaucoup d’encre, le marché est en plein essor (voir édition du 2 décembre 1999), mais les réalisations ne sont pas légion. Aujourd’hui Besançon est la première municipalité à utiliser cette technologie pour son système de téléphonie interne. Déjà, la ville était la première à bénéficier d’un réseau haut débit, baptisé « réseau Lumière » et reliant entre eux huit partenaires dont la municipalité (bibliothèque, écoles, mairie, etc.), les universités, mais aussi le Conseil général ou les sites hospitaliers.

Le réseau était donc déjà en place quand la ville a décidé de renouveler ses installations téléphoniques. Après appel d’offre, c’est la solution proposée par Alcatel qui a été retenue. « Actuellement une douzaine de sites de la mairie sont reliés par téléphonie IP, à terme nous en auront 47, ce qui représente entre 3 000 et 3 500 utilisateurs », explique Claude Lambey, directeur du service informatique et télécommunication de la mairie. « Sur chaque site on peut connecter de 1 à 500 postes. Les utilisateurs utilisent la technologie IP qui permet de transmettre aussi bien des données que la voix. Le système est totalement transparent ».

Les employés de la ville qui bénéficient du service emploient en effet le même poste pour une communication en interne donc sous IP, ou vers l’extérieur. « C’est précisément une des raisons qui nous a fait préférer Alcatel », reprend Claude Lambey. « L’ordinateur est branché sur le téléphone et le téléphone au réseau. Mais pour un appel vers un poste extérieur ou un mobile, pas besoin de décrocher un autre combiné ». Au total, l’investissement global pour la municipalité représentera environ 7 millions de francs.

A la mairie, on se félicite déjà des économies réalisées sur les communications internes. Le budget en télécommunications représente environ 3 millions de francs par an, dont 200 à 300 000 francs pour les appels en interne. C’est autant qui sera économisé. « Une telle somme n’est pas négligeable », commente Claude Lambey, « et maintenant nous n’avons plus qu’un seul système de gestion à contrôler ».

Les utilisateurs se déclarent très satisfaits. Ils apprécient surtout les nouveaux postes fournis par Alcatel avec annuaire intégré, possibilité de conversation à trois et messagerie. « Sinon, à par cela, rien ne change pour nous », explique une employée de la mairie « Nous avions un peu peur de perdre de la qualité sonore, mais il n’en est rien ». Une étude menée par un laboratoire américain confirme d’ailleurs qu’il n’y a aucune dégradation de la voix par rapport à une communication PABX traditionnelle. Bientôt la téléphonie IP à l’échelle nationale ?

Pour en savoir plus :

* Le site de Besançon sur le réseau Lumière

* Le routeur d’Alcatel utilisé à Besançon

* Le dossier de l’ART sur la téléphonie Internet