Un BlackBerry sous Android : le Rubicon est franchi

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Parallèlement à l’annonce de ses résultats trimestriels, BlackBerry a officialisé son premier smartphone Android : le PRIV, qui sera lancé fin 2015.

C’est un tournant historique pour BlackBerry : la firme canadienne va lancer un smartphone Android.

Lancement commercial prévu fin 2015 pour ce produit objet de toutes les rumeurs depuis plusieurs mois… et dont l’existence a été officialisée ce 25 septembre, parallèlement à l’annonce des résultats financiers du groupe pour le 2e trimestre de son exercice fiscal 2016 décalé.

Baptisé PRIV pour « privacy » (que l’on peut traduire par « vie privée »), l’appareil est équipé d’un clavier coulissant. On reste donc dans l’esprit BlackBerry, mais avec Android sous le capot, essentiellement pour offrir « un plus grand choix d’applications ».

Actuellement testé par certaines entreprises et opérateurs télécoms, le smartphone a fait l’objet d’un long débat en interne. Il exploitera notamment les jonctions établies entre l’initiative Android for Work de Google et la plate-forme de gestion de la mobilité BES12 développée par BlackBerry. L’idée étant d’apporter une couche de sécurité que n’offriraient pas, pour l’heure, les terminaux Android.

Dans ces conditions, que va devenir BlackBerry 10, l’OS de la firme ? Une promesse est faite : celle de poursuivre le développement, avec la version 10.3.3 attendue pour mars 2016. C’est peut-être à cette même échéance que le constructeur canadien se retirera du marché des smartphones (la décision sera prise lors du prochain exercice fiscal, qui débutera le 28 février prochain).

Que reste-t-il des smartphones ?

En l’état actuel, le hardware n’est plus le principal poste de revenus : il représente 41 % du chiffre d’affaires sur le dernier trimestre d’activité, contre 45,6 % un an plus tôt. La baisse est comparable pour les licences associées aux services commercialisés sur abonnement (43,1 %, contre 46 % l’année dernière).

A l’inverse, la catégorie des logiciels et services – qui inclut l’offre BES, les prestations de maintenance, les licences technologiques et le support technique – affiche une forte progression : de 6,8 % à 14,9 % du CA. Une hausse attribuée à la plate-forme QNX et aux services associés à BlackBerry 10… quand bien même le support technique ne produit pas autant de facturations qu’escompté, la faute à une base d’utilisateurs qui continue de diminuer.

Au global, BlackBerry dégage 490 millions de dollars de chiffre d’affaires sur le trimestre fiscal achevé le 29 août dernier. C’est près de deux fois moins qu’à la même période en 2014 (910 millions).

Des dépenses d’exploitation contenues (stables en commercial/marketing ; 122 millions de dollars en R&D, contre 186 millions l’année précédente, essentiellement grâce à des ponctions salariales et malgré une hausse des coûts liés aux tests des smartphones) permettent néanmoins à BlackBerry d’afficher un résultat net dans le vert. En l’occurrence, 51 millions de dollars, soit 10 cents par action – en normes comptables GAAP ; voir la synthèse des résultats au format PDF.

C’est le contraste avec les 207 millions de dollars de pertes enregistrés un an plus tôt. Une différence qui s’explique entre autres par la réévaluation de titres obligataires à hauteur de 228 millions de dollars (en sachant toutefois qu’une charge de 85 millions de dollars a été retenue dans le cadre de la restructuration de l’entreprise).

Grâce à des modèles comme le Passport, le Leap et le Classic, le prix moyen de vente des smartphones augmente, à environ 240 dollars. Mais BlackBerry n’en a écoulé que 800 000 unités sur le trimestre, contre 2,1 millions un an plus tôt.

La réorientation de l’activité sur les services se confirme et s’illustre au travers d’acquisitions comme celles d’AtHoc (plate-forme de communication d’urgence ; rachat finalisé le 22 septembre pour 250 millions de dollars) et de Good Technology (sécurité des terminaux mobiles ; annoncé le 4 septembre pour 425 millions de dollars).

Crédit photo : LDprod – Shutterstock.com

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