Blockchain et logistique : IBM prend le large avec Maersk

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IBM vise un passage en production cette année pour son système de gestion des flux logistiques maritimes développé sur Hyperledger avec l’armateur Maersk.

IBM le reconnaissait en décembre dernier dans le cadre d’un forum organisé à Paris : les projets blockchain se multiplient, mais font face au défi du passage en production.

Représenté par le CTO de sa branche française, le groupe américain avait affirmé que parmi quelque 300 expérimentations lancées sur son environnement Hyperledger*, une seule – portant sur la résolution de litiges – était entrée en phase d’industrialisation.

Il est prévu d’allonger la liste cette année, avec notamment une initiative dans le domaine de la logistique.

En la matière, IBM travaille avec Walmart sur la traçabilité de la nourriture en Chine ou encore avec la ville suédoise de Kouvola pour connecter les ERP des entreprises du secteur.

Mais c’est avec l’armateur Maersk que Big Blue compte avancer ses pions.

Partant du principe que 90 % des marchandises traitées dans le monde par l’industrie logistique empruntent la voie maritime, les deux partenaires ont développé un système de gestion des échanges entre les différents maillons de la chaîne : affréteurs, transitaires, transporteurs, autorités portuaires et douanes.

Des fleurs pour la blockchain

Les capacités d’horodatage et d’historique commun propres à la blockchain doivent permettre de simplifier les démarches administratives, peu digitalisées et qui représenteraient, selon IBM, jusqu’à un cinquième du coût global du transport de marchandises.

Du côté de Maersk, on se réfère à une étude menée en 2014 : des fleurs ayant voyagé du Kenya aux Pays-Bas sont passées dans les mains de « près d’une trentaine d’organisations » entre lesquelles « plus de 200 interactions » ont été recensées.

La blockchain fluidifierait ces processus en donnant à chaque partie prenante – en fonction de son niveau de permission – une visibilité globale sur le transit des marchandises. Et personne ne pourrait modifier, supprimer ou même ajouter un enregistrement sans validation du consensus.

La centralisation et le partage des informations s’effectue par le biais d’une API dont la Commission européenne a accompagné le développement dans le cadre d’un projet de recherche (EU FP7 CORE).

À la suite de pilotes réalisés entre autres avec Schneider Electric entre les ports de Rotterdam et Newark (États-Unis), IBM et Maersk estiment que leur solution, une fois adoptée à grande échelle, pourra faire économiser « des milliards de dollars » à l’industrie dans son ensemble, non seulement en améliorant la gestion des inventaires, mais aussi en réduisant la fraude, les déchets et les erreurs humaines.

* IBM est l’un des principaux contributeurs à Hyperledger. Chapeauté par la Fondation Linux, le projet communautaire vise à accélérer la technologie blockchain, à améliorer sa capacité de montée en charge et à la rendre plus simple d’usage. Avec un objectif à terme : établir un standard de registres décentralisés adapté aux besoins de tous les secteurs de l’industrie.

Crédit photo : Maersk

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