Bluetooth se fait les dents? sur Mac !

Mobilité

Depuis les présentations de Steve Jobs des capacités de Bluetooth à différents salons, la technologie n’est pas restée lettre morte sur Mac, comme elle a pu l’être sur PC pendant plusieurs années. Le standard rencontre un réel engouement : les applications les plus diverses émergent tandis que la gamme de périphériques compatibles s’élargit.

La folie Sony Ericsson Clicker ! C’est ainsi qu’on pourrait décrire la vague de fond qui a envahi le microcosme Mac la semaine dernière, à l’occasion de la commercialisation de cette toute petite application de 778 Ko. L’air de rien, Sony Ericsson Clicker de Salling Software change la vie des propriétaires du T68i, le téléphone portable de Sony Ericsson (mais aussi de ses petits frères les T39m, R520m et T68). De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un petit programme qui transforme votre téléphone Bluetooth en télécommande capable de piloter presque totalement un Mac ! Une démonstration particulièrement étonnante de ce qu’autorise l’alliance de technologies comme Bluetooth et AppleScript, toutes deux intégrées dans Mac OS X. Sony Ericsson Clicker a bien un concurrent, Romeo, qui dispose des mêmes fonctions, mais celui-ci n’est pas du tout personnalisable. Reste que Romeo permet de contrôler le volume sonore du Mac et fait même office de souris. Apple n’est pas la dernière à s’extasier devant les prouesses du petit logiciel de Salling Software, qui propose l’application pour 9,95 dollars. « L’utilisation de nouvelles applications logicielles combinant Bluetooth et la robustesse d’AppleScript permet d’avancer dans le concept de ‘style de vie numérique’ en utilisant votre téléphone comme télécommande de votre ordinateur », indique ainsi le constructeur avant de donner un lien vers l’application, ainsi que quelques scripts capables de piloter iTunes, le lecteur de DVD, Keynote ou encore le système d’exploitation !

En fait, toutes les applications Apple scriptables peuvent être contrôlées depuis un téléphone compatible, sous condition d’écrire un script. L’engouement pour le petit logiciel ne tarit pas : les premiers utilisateurs témoignent de sa facilité d’utilisation et de sa réelle valeur. Du coup, les propriétaires d’autres marques de téléphones font grise mine : « Quelqu’un sait-il si le support d’autres téléphones est prévu ou si un autre utilitaire similaire existe pour mon Siemens et le Nokia de ma copine ? », questionne ainsi le participant d’un forum sur Internet. « Je veux la même chose pour mon Motorola ! », semble hurler un autre, qui se demande s’il ne pourrait pas réussir à programmer tout seul une telle application ! « Il ne me reste plus qu’à faire l’acquisition d’un Sony Ericsson », constate un utilisateur de PowerBook.

Avantage à la Pomme

Et ce n’est pas un hasard si l’application est apparue d’abord sur Mac OS : Apple est le premier constructeur à intégrer et à fournir en standard sur ses machines tous les outils permettant de faire fonctionner la norme (voir édition du 30 avril 2002). En fait, Bluetooth, qui tarde à percer par ailleurs (voir édition du 4 septembre 2002), n’apparaît que sur 29 ordinateurs listés sur le site officiel de la norme, qui oublie les machines frappées de la Pomme, PowerBook, Power Mac et iMac ! Car si le support de Bluetooth passait en 2002 par un adaptateur USB du type D-Link, il est désormais intégré dans les dernières machines de la firme, même s’il est en option sur les modèles d’entrée de gamme. L’avantage du Mac sur les autres machines, c’est que les applications de Bluetooth y ont pris corps depuis l’année dernière. Grâce d’abord à SyncML, le standard ouvert de synchronisation de données mobiles, qui permet l’échange d’informations entre ordinateurs et périphériques. SyncML a été ainsi intégré dans l’utilitaire iSync d’Apple. L’ensemble permet une interaction des applications entre elles : du carnet d’adresses de Mac OS X vers un téléphone ou vers l’agenda iCal. Il est même possible d’envoyer ou de recevoir des SMS directement depuis l’agenda d’Apple, voire de décrocher son téléphone.

Une bonne partie de ces applications sont également liées aux services fournis sur Internet, par le biais du service payant ?Mac. Et les sociétés tierces s’y sont mises elles aussi : ainsi de Nova Media, une firme allemande qui propose un logiciel pour Mac OS (9 et X), capable de se connecter via Bluetooth à bon nombre de téléphones portables existants (Motorola, Nokia, Siemens et Sony Ericsson), mais aussi par l’infrarouge ou l’USB. Mobile High Speed (voir le test de SVM Mac), vendu autour de 100 euros, comprend en fait tous les protocoles courants de la téléphonie mobile. Et les fabricants de périphériques ne prennent pas, eux non plus, le support de Bluetooth à la légère : parallèlement à l’engouement pour Sony Ericsson Clicker, le fabricant de périphériques Belkin recherche des spécialistes pour Mac. Une annonce pour embaucher un « gourou de Bluetooth sur Mac » a même été lancée ! Il était temps : il a fallu attendre Apple pour que Bluetooth se fasse les dents !