Bond annoncé des parts de marché de QuickTime

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Le logiciel de visualisation de contenus audiovisuelsQuickTime devrait bénéficier d’une nouvelle méthode de comptage réalisée par Nielsen/NetRatings. Sa part de marché passera à près de 7 % de la population du Web et près de 14 % des utilisateurs au bureau. Les raisons de ce revirement ? L’approximation des méthodes statistiques sur le Web. Et le lobbying actif d’Apple pour faire parler de QuickTime et de Mpeg-4.

L’info est de notoriété publique, Real Networks et Microsoft dominent le marché du streaming, laissant les miettes à QuickTime. Mais voilà : tout pourrait bien changer le 1er juillet prochain ! A cette date, l’institut de mesure Nielsen/NetRatings doit dévoiler une nouvelle méthodologie de calcul adoptée après une longue dispute avec Apple. De quoi voir les parts de marché de QuickTime croître drastiquement ! Pas de quoi chambouler le classement, mais assez pour poser la question de la validité des méthodologies employées pour mesurer le Web. La raison ? La méthode de comptage n’est pas bonne. Ainsi, l’une des sociétés d’étude, Mediametrix, utilise les types de fichiers streamés pour toiser les parts de marchés des lecteurs multimédias. « Inadéquat », rétorque Apple, qui relève que les fichiers « .ram » utilisés sur les lecteurs Real Player font appel à plusieurs fichiers pour un seul stream, même s’il n’y a qu’un seul fichier transportant le contenu. La nouvelle méthode de calcul pourrait prendre en compte l’habitude des internautes d’utiliser tous les lecteurs à leur disposition. Une première mouture des résultats donne Windows Media Player en tête au bureau (avec 63 % de parts de marché), suivi de Real Player (60 %) et de QuickTime (29 %). A la maison, Real est en tête, avec 60 % de parts de marché, suivi de Windows Media Player (53 %) et de QuickTime (28 %). Mais là encore, difficile de savoir si ces chiffres reflètent la réalité !

Les fichiers « .mov » en tête

Et les problèmes de méthode ne s’arrêtent pas là : les lecteurs intégrés dans les pages Web, par exemple, ne sont pas comptés, ni l’utilisation des plug-ins intégrés aux navigateurs. QuickTime dispose d’un de ces plug-ins. D’ailleurs, selon la firme à la Pomme, une simple recherche dans HotBot des sites utilisant l’un des formats des lecteurs vidéo donne les résultats suivants : pour « .mov », le format de QuickTime, 224 000 sites, pour « .ram », le format de Real, 90 000 sites et pour « .asf », le format de Microsoft, 63 000 sites. Toutes les recherches similaires que nous avons effectuées donnent des ordres de grandeur comparables : les fichiers « .mov » s’avèrent trois à quatre fois plus nombreux ! « Une bonne partie du contenu n’est pas comptée », se permet de souligner Phil Schiller, le responsable marketing d’Apple à nos confrères de CNet. Alors que faire ? Compter les contenus par type de fichiers ? Les streams selon leur lecteur de destination ? Le nombre de lecteurs distribués ?

La bataille du Mpeg-4

Difficile à déterminer, mais pour Apple le jeu en vaut la chandelle, car la firme compte pousser l’industrie à l’adoption du Mpeg-4 (voir édition du 6 juin 2002), un format standard, fournissant un très bon niveau de compression et restituant une excellente qualité d’image. De quoi enrichir profondément le contenu. Et un standard ouvert ! « Nous ne proposons pas un standard ouvert parce que nous voulons améliorer notre position par rapport aux autres acteurs. Nous sommes en train de créer un marché plus sain pour tous les acteurs. Nous espérons qu’avec un marché ouvert, les clients auront le choix les produits. » Pas bête, Apple : en poussant dans cette direction, la firme entend surtout démontrer la très haute qualité de son offre. Real NetWorks a également indiqué vouloir adopter le format Mpeg-4. A eux deux, Real et QuickTime représenteraient 85 % du marché. Apple n’a donc pas tort de pousser à son adoption.