Boucle locale : bientôt la fin des monopoles?

Cloud

Le ministère de l’Industrie a lancé trois appels à candidatures pour l’exploitation de la boucle locale radio sur l’ensemble du territoire français. Bien que frileux, le dégroupage avance. En Grande-Bretagne, British Telecom se voit sommé d’ouvrir ses lignes téléphoniques aux concurrents pour libéraliser l’ADSL.

Le secrétariat d’Etat à l’Industrie a publié trois appels à candidature pour « l’établissement et l’exploitation » de réseaux faisant appel à la boucle locale radio, dans les bandes de fréquence de 3,5 GHz et 26 GHz. Ils permettront de sélectionner deux opérateurs pour les bandes de 3,5 GHz et 26 GHz sur toute la métropole, ainsi que deux exploitants dans chaque région dans la bande des 26 GHz. Enfin, le ministère sélectionnera deux exploitants de réseaux de boucle locale radio dans chaque département d’outre-mer. Cette ouverture du marché devrait aider les opérateurs alternatifs à proposer des services de téléphonie ou d’Internet à haut débit (de 1 à 10 Mbits/s) pour l’accès au Web ou le déploiement d’un intranet. La téléphonie hertzienne pourrait se révéler intéressante dans les zones peu denses hors d’atteinte du réseau de France Télécom.Depuis environ un mois, Tele2 expérimente à Grenoble auprès d’une vingtaine de volontaires des liaisons Internet à 128 Kbits/s(voir édition du 22 novembre 1999). Le service, payé 100 francs par mois, satisfait déjà plusieurs utilisateurs même s’il existe de réelles contraintes liées à la position des récepteurs par exemple. Tele2 prévoit de déposer sa candidature pour accéder à la boucle locale radio sur l’ensemble du territoire métropolitain.Du côté des lignes téléphoniques traditionnelles, l’accès à la boucle locale reste au coeur de débats houleux. Cette semaine, 9 Telecom a porté plainte contre France Télécom auprès du Conseil de la concurrence, en réclamant une plus grande ouverture de l’offre ADSL de l’opérateur historique. Le passage obligatoire par ses derniers mètres de ligne lui permettrait de limiter la diversité des offres réclamée par les concurrents. Au secrétariat à l’Industrie, Christian Pierret a confirmé son souhait d’aller vers le dégroupage… d’ici 2001.En Grande-Bretagne, l’autorité de régulation des télécoms Oftel fait pression sur British Telecom pour ouvrir l’accès à sa boucle locale. Sa décision, annoncée mardi 30 novembre au terme d’une consultation publique lancée en 1998, prévoit que tous les opérateurs conformes à ses recommandations pourront accéder aux lignes de BT et les mettre à jour avec leur propre équipement. Il n’y aura pas de restriction sur la nature des services alternatifs, à moins qu’ils n’entraînent des problèmes de compatibilité technique. Les changements de licences et des prix d’accès sont en cours de négociation. Reste que la coopération de British Telecom à son corps défendant laisse envisager des délais importants. « Le travail a déjà commencé, et les premières solutions sur le problème (des tarifs d’accès) pourront rendre le dégroupage possible à partir de juillet 2001 », a expliqué David Edmonds, directeur général de l’Oftel.Pour en savoir plus : * Le ministère de l’Industrie * L’oftel (en anglais)