Bouquet télé : Orange prend l’antenne

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Jeudi soir, Orange Cinéma Séries a été inauguré. Avec la bénédiction du CSA mais en l’absence d’accord avec les pros du cinéma.

Orange Cinéma Séries… Moteur, action. Jeudi soir, l’opérateur télécoms a branché son bouquet de cinq chaînes : Cinemax, CineChoc, Cinehappy, CinéNovo, CineGeants.

Tout au long de la journée, Guillaume Jouhet, directeur général délégué du bouquet, était sur le pont pour l’allumage du bouquet « cine-séries » au point de ne pas être disponible pour une interview téléphonique. Le service de télévision est réservé en priorité à ses clients, accessible par le réseau ADSL de l’opérateur mais aussi par satellite. Avec la promesse de parvenir à terme à un choix de 1300 films par an et 1000 heures.

Le 8 octobre dernier, Xavier Couture, le nouvel homme fort de la division Contenus d’Orange, avait présenté l’ensemble du dispositif audiovisuel qui marche sur les plates-bandes du groupe Canal Plus (Vivendi). Il comporte une dimension multi-supports (PC, TV, mobile, baladeurs vidéo) et un volet haute définition.

Pour rappel, le bouquet de cinq chaînes est commercialisé 12 euros par mois (TV sur IP ou satellite avec réception sur son poste télé ou Web TV avec réception sur son PC). Pour l’accès sur son mobile, comptez 6 euros par mois. Orange veut atteindre le cap des 100 000 abonnés d’ici fin 2009.

Le CSA fixe des conditions

Le 7 novembre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a conclu des conventions avec Orange Cinéma Séries pour la diffusion de ses cinq services de cinéma et de fiction. « En l’absence d’accord entre Orange et les organisations professionnelles du cinéma » pour le démarrage, précise le régulateur de l’audiovisuel en France.

Pour la première fois, le CSA oblige un acteur de l’audiovisuel (Orange en l’occurrence que l’on pourrait considérer comme un nouvel entrant) à ouvrir un dialogue avec les fédérations professionnelles du secteur.

Des minimums garantis pour l’acquisition de droits de diffusion d’oeuvres cinématographiques d’expression originale française et européennes ont été fixés d’emblée.

« Ces minimums augmenteront progressivement pour atteindre 3,12 euros par mois et par abonné pour les oeuvres européennes et 2,64 euros par mois et par abonné pour les oeuvres d’expression originale française dès que le nombre d’abonnés s’élèvera à 3 millions. Ils seront alors identiques à ceux qui ont été négociés entre Canal Plus et les organisations professionnelles », précise le CSA.

Autre contrainte inscrite noir sur blanc dans les conventions CSA-Orange : au nom de « la diversité du cinéma français », l’opérateur télécoms, en qualité de nouvel exploitant d’un bouquet « ciné-séries », devra consacrer à des films d’un devis égal ou inférieur à 5,35 millions d’euros au moins 20 % de son obligation d’acquisition de droits de films d’expression originale française.

Captation unique des consommateurs

Justement, les fédérations professionnelles du cinéma suivent avec intérêt l’arrivée du bouquet Orange Cinéma Séries. Le 12 novembre, les Auteurs Réalisateurs Producteurs, membres de L’ARP, ont exprimé « leur grande inquiétude » compte tenu de la spécificité d’Orange et le refus de la direction de l’opérateur de « participer au financement de la création cinématographique à travers un pourcentage de son chiffre d’affaire ».

L’ARP souligne la « démarche de captation des consommateurs unique à ce jour » c’est à dire l’accès d’Orange Cinéma Séries destiné en priorité aux abonnés triple play (téléphone- Internet-télévision) de l’opérateur.

Au-delà des minimums garantis, elle demande que « d’autres schémas de financement de la création soient trouvés sous peine de risquer de voir s’effondrer un système économique pertinent ».


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