Bouygues Telecom, fier du succès de la Bbox, ne croit pas aux chances d’un 4ème opérateur mobile

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Fort d’un parc de 125 000 Bbox et plus de 10 millions de clients mobiles, Bouygues Telecom conteste toujours l’arrivée d’un 4ème opérateur et le prix de la licence associée.

A l’occasion de la présentation de ses résultats financiers pour le premier semestre, Bouygues Telecom a annoncé avoir réussi à dépasser le cap des 10 millions de clients mobiles, même si le résultat net de l’opérateur mobile/FAI est toujours en recul de 13% à 268 millions d’euros. Bouygues Telecom a investi 285 millions d’euros au premier semestre, soit 90 millions d’euros en moins que sur la même période en 2008. En revanche, son chiffre d’affaires est toujours en hausse, à 2,625 milliards d’euros, soit une progression de 6% en un an.

Par ailleurs, Bouygues Telecom semble avoir réussi son entrée sur le marché des fournisseurs d’accès à Internet. Ainsi, le nouvel FAI dispose d’un parc de 125 000 Bbox, au 21 août 2009, et 55 000 d’entre elles ont été activées au deuxième trimestre. A ce stade, Bouygues Telecom a pratiquement réussi à accueillir autant de nouveaux abonnés que Free (58 000) sur la même période.

Pour renforcer ses positions et accélérer l’arrivée de nouveaux clients, Bouygues Telecom compte sur son offre quadruple play Ideo (Internet haut débit, téléphonie fixe, télévision, téléphonie mobile). Selon l’opérateur, le démarrage de l’abonnement Ideo est « prometteur ».

« […] vendre un bien ou un service impropre à son usage est un délit »

Face à la prochaine arrivée d’un quatrième opérateur mobile – peut-être Free ? – Martin Bouygues, le P-DG du groupe éponyme, s’est dit très sceptique sur les possibilités d’implantation et de développent d’un nouvel opérateur de téléphonie mobile. « Je ne vois pas en quoi le gouvernement peut vendre une licence pour déployer un réseau alors même qu’on sait pertinemment que le déploiement est impossible », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « en droit privé, vendre un bien ou un service impropre à son usage est un délit ».

Pour Martin Bouygues, la location par le nouvel opérateur des réseaux exploités par ses concurrents Orange, SFR et Bouygues Telecom contreviendrait même à la loi. « Il se trouve que les trois opérateurs dans les zones urbaines sont locataires des sites dans 96-97% des cas » et « dans les zones non urbaines, dans 50% des cas ». Il estime ainsi qu’« on ne peut pas obliger un propriétaire à accepter une sous-location à un tiers extérieur alors que le bail ne le prévoit pas ».

En outre, Bouygues Telecom, dans la lignée d’Orange, se dit prêt à contester le prix de la quatrième licence mobile devant Bruxelles. Le tarif d’acquisition de la quatrième licence de téléphonie mobile, qui s’élève à 240 millions d’euros, depuis sa réévaluation par la Commission des participations et des transferts (CPT) en juin dernier, n’est, selon eux, pas équitable. Orange avait récemment affirmé que ce tarif serait de nature à violer “le principe d’équité entre les opérateurs”.

Au début des années 2000, Orange, SFR et Bouygues Telecom avaient déboursé 619 millions d’euros pour se voir attribuer une licence 3G correspondant à l’exploitation d’un lot de fréquences de 15 MHz. « Quand on passe de 600 millions à 240, il doit être normal aussi qu’on nous rembourse », explique Martin Bouygues.

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