Bouygues visait SFR : nous sommes devenus des gêneurs pour Vivendi

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Martin Bouygues perçoit, à travers le rapprochement entre SFR et Numericable, « une série d’anomalies » avec l’attitude de Vivendi.

Bouygues a perdu face à Numericable pour le contrôle de SFR cédé par Vivendi. Une gigantesque lutte d’influence qui a duré six semaines. Et malgré des enchères qui sont montées jusqu’à 15,5 milliards d’euros du côté de Bouygues, c’est le câblo-opérateur (avec la holding Altice de Patrick Drahi comme principal actionnaire) qui a remporté la mise.

Dans une interview accordée à l’édition du week-end du Figaro, Martin Bouygues apporte des précisions contextuelles sur les coulisses des négociations.  « C’est Jean-René Fourtou [Président du conseil de surveillance de Vivendi], qui m’a convaincu en janvier de m’intéresser à la vente de SFR, en m’assurant de la pertinence et de la faisabilité de l’opération (…) Pour des raisons qui me sont inconnues, il a totalement changé d’attitude un peu avant le dépôt de notre première offre », déclare Martin Bouygues. « De futurs partenaires, nous sommes devenus soudainement des gêneurs. Tout a été fait pour ne pas permettre à Bouygues de présenter ses offres et ses arguments au Conseil de surveillance. Les anomalies se sont multipliées. »

Le patron de Bouygues reste pantois sur l’issue des négociations. « Je ne parle pas de la décision finale, qui a privé les actionnaires de nos dernières surenchères. Notre dernière offre était très nettement supérieure en cash, elle a été repoussée! »

Du coup, que va devenir Bouygues Telecom dans la nouvelle configuration du paysage télécoms ? Toujours dans Le Figaro, Martin Bouygues considère que l’opérateur peut tenir le coup sur un marché à quatre opérateurs (Orange, SFR-Numericable, Free et Bouygues Telecom).

« Nous savons que nous devons continuer à diminuer nos coûts et à innover fortement », considère-t-il. En promettant « d’autres innovations dans l’Internet fixe qui sortiront dans les prochaines semaines avec des prix très agressifs ». Tout en considérant que la bataille s’annonce « rude ».

Quant aux rumeurs concernant un rapprochement avec Iliad/Free ou Numericable, Martin Bouygues indique « ne pas commenter les rumeurs ». La semaine dernière, Le Parisien émettait une hypothèse : Bouygues envisagerait de vendre sa filiale télécoms pour un montant de 8 milliards de dollars. Mais le groupe Iliad/Free serait uniquement interessé en poussant à 5 milliards.

Bouygues Telecom – Orange : un accord pour régler tous les litiges ?
Selon la dernière édition du Canard Enchaîné, Martin Bouygues (Bouygues Telecom) et Stéphane Richard (Orange) auraient trouvé ou proposé un accord pour mettre un terme à leurs séries de contentieux juridiques par un versement d’Orange de 300 millions d’euros au groupe Bouygues. Sur 01Net TV, Xavier Niel réagit et se déclare « extrêmement surpris d’apprendre qu’il y aurait eu un transactionnel entre Orange et un de nos compétiteurs pour un montant absolument délirant de 300 millions d’euros. » « Cela me paraît bizarre. J’espère, juste, que ce n’est pas nous, Free, premier client d’Orange, qui allons finir par payer cette indemnisation, au travers de nos contrats avec Orange. J’espère aussi que ce n’est pas moi, en tant que citoyen français, au travers de la part de l’Etat dans Orange, qui vais payer un bout de ce montant. »

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(Credit photo : Shutterstock.com –  Copyright: Fabio Berti)

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