British Telecom trébuche sur l’hypertexte

Mobilité

British Telecom, propriétaire de la notion d’hyperlien ? C’est en tout cas ce que proclame haut et fort l’opérateur britannique. Seulement, l’inventeur de la souris lui-même avait fait une démonstration d’hypertexte, 8 ans avant le dépôt de brevet anglais…

Depuis plusieurs mois, l’opérateur de télécommunications British Telecom tente d’imposer son droit de propriété sur les liens hypertextes. Selon lui, un brevet déposé en 1976 et décrivant, de façon relativement floue tout de même, le principe de liens entre deux blocs d’un document, lui donnerait le droit d’exiger une rétribution de toute personne utilisant les hyperliens aujourd’hui (voir édition du 21 juin 2000) !

Seulement, un vieux document vidéo tourné en 1968 vient jeter le doute sur la validité de la demande de British Telecom. Cette année là, Doug Engelbart, responsable de recherche au fameux Menlo Park du Stanford Research Institute, réalise une démonstration époustouflante (pour l’époque évidemment) d’un système de travail informatisé (NLS pour Online System, déjà) reposant sur l’utilisation d’un écran, d’un clavier et, première mondiale, d’une souris ! L’événement a eu lieu devant une assemblée de 1 000 personnes et il est possible de le voir en ligne sur le site de l’Université de Stanford. N’hésitez pas, ça vaut le clic. Rien que pour voir l’inventeur de la souris manier son appareillage de la même manière que tout le monde aujourd’hui utilise un ordinateur… mais avec 32 ans d’avance.

Et la démonstration va bien au delà de la simple ébauche de traitement de texte ou du déplacement d’un curseur à l’écran. Doug Engelbart avait également montré un système de « chainage de vues » et de liens qui servent à « sauter de l’une à l’autre ». Bref, une vraie démonstration de l’hypertexte, 8 ans avant la date de dépôt de brevet de British Telecom…

Malgré cela, un porte-parole de BT a confirmé à nos confrères de VNUnet.com être en pourparlers avec des fournisseurs d’accès et de services en ligne américains pour discuter des montants des droits de licence. « Nous ne faisons que demander ce qui nous appartient de droit », a-t-il ajouté. Il y a fort à parier que les discussions dureront jusqu’en 2006, date de fin de validité du brevet…