Bruxelles reprend son enquête sur les pratiques d’Intel

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Après une longue interruption, la Commission européenne a relancé son enquête sur les pratiques commerciales du fondeur Intel, soupçonné d’abus de position dominante.

Après Microsoft, Intel. Bruxelles a décidément la dent dure contre les pratiques commerciales des acteurs dominants sur le marché de l’informatique. Selon Reuters, la Commission européenne vient de reprendre son enquête sur les pratiques du fabricant des Pentium 4. La Commission aurait adressé des demandes d’information à divers constructeurs informatiques et distributeurs.

Bruxelles soupçonne Intel de profiter de sa position dominante pour imposer ses produits sur le marché des microprocesseurs pour ordinateurs personnels. Commencée en 2001 (voir édition du 9 avril 2001), l’enquête était restée au point mort en l’absence de réponse des acteurs de l’industrie. La direction générale de la Concurrence a donc relancé son enquête, a priori avec l’espoir que les constructeurs et distributeurs se montrent plus bavards. La récente condamnation de Microsoft (voir édition du 7 juin 2004) pourrait les y encourager.

Entre leadership et quasi-monopole

Cependant, la situation d’Intel n’est pas tout à fait comparable à celle de Microsoft. Le géant de Redmond n’a pas été condamné pour la présence de Windows sur la quasi-totalité des PC vendus en Europe mais parce qu’il profite de cette domination pour tenter, notamment, d’imposer ses formats numériques via son lecteur multimédia Windows Media Player. Intel ne domine pas le marché à ce point : s’il en est incontestablement le leader, il n’en a pas moins de sérieux concurrents. A commencer par AMD qui occupe environ 15 % du marché des processeurs selon Mercury Research. De plus, le déploiement des nouvelles puces 64 bits Opteron a permis à AMD de s’attaquer au marché des serveurs, jusqu’alors chasse gardée d’Intel (si l’on excepte les processeurs pour systèmes propriétaires Unix).

L’équipe de Mario Monti, commissaire chargé de la Concurrence à Bruxelles, s’intéresserait également aux pratiques de certains pays de l’Union européenne, dont la France, soupçonnés d’avoir favorisé Intel lors d’appels d’offres publics.